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La 6000D 2017

La 6000D 2017

Ça fait quelques temps que j’avais très envie d’aller respirer un peu d’air frais tout en me faisant bien chauffer les pattes. L’occasion s’est présentée avec La 6000D le 29 Juillet et ça a piqué plus que prévu. Tellement plus que je n’en aurais pas vu le bout. Allez je te raconte tout ça !

À l’arrache

SI tu me suis régulièrement, tu n’es pas sans savoir que je prévois rarement à l’avance sur quelle ligne de départ je serais tel ou tel jour. Bah là, pour le coup, dans le genre à l’arrache totale c’est pas mal. 

Le 30 Juillet c’était mes 30 ans et j’avais prévu d’aller me poser 2 ou 3 jours tranquillement dans le trou du cul du Lot. Voilà qu’une grosse semaine avant, au boulot, on cale un tournage dans le Beaufortain avec un certain François D’Haene le vendredi 28. Alors, pour y aller pas de souci mais, pour en revenir, le vendredi soir, c’est mort, plus de trains…

L’idée de rester coincé par là bas le week end ou de me faire une journée sur les rails le samedi ne me séduit pas plus que ça et j’ouvre le calendrier de trail qui traîne sur mon bureau. Oh bah tiens, La 6000D c’est le samedi et c’est à côté ! 

J’ai confirmation de mon dossard le lendemain alors que je monte dans l’avion pour Berlin et la Coupe d’Europe de Run Archery. Du coup il me fallait trouver une piaule et, à une semaine de la course, ce n’était clairement pas simple. Avant le décollage je poste sur Facebook des fois que quelqu’un ait un plan.

Arrivé en Allemagne, une réponse de Ludo qui me propose un lit dans le bungalow qu’il a réservé sur un camping pour courir La 6D Lacs. Nickel mais, comme pas sur le trajet de la navette, il faut quand même que je trouve quelque chose pour le vendredi soir. Coup de fil à l’office de tourisme de Montchavin, une place dans le bus dispo alors hop, chambre réservée. Niveau orga je commence à être bien 🙂

1408

Nous voilà rendu à ce fameux vendredi 28 rempli d’une grosse journée de boulot dans un cadre magnifique. Déjà là je sens que mes pattes sont dans le même état que depuis 3 semaines, pas terrible quoi…

Fin d’aprem, la collègue me dépose à Aime et je vais chercher mon dossard. M’étant inscrit au dernier moment, celui-ci ne comporte pas mon prénom mais seulement mon numéro, 1408. Dessus, j’y trouve un coupon pour le cadeau coureur à retirer sur le village d’exposants et 2 tickets pour bière et repas d’après course. Dans l’enveloppe se trouve aussi un tatouage à se mettre sur l’avant bras et reprenant le profil du parcours et ses barrières horaire, un petit truc bien pratique.

Je vais de suite récupérer le petit cadeau au stand qui va bien, enfin, petit cadeau, plutôt beau pack coureur. Dans un sac style mini cabas aux couleurs de la station se trouvent : un gobelet pliant avec mousqueton à utiliser sur les ravitos, une flasque souple de 500mL et une paire de tongs. Je te laisse imaginer la tête de la bénévole quand j’ai répondu à sa question “quelle pointure ?”. Forcement du 48 ils n’ont pas en stock, allez 45/46 ça ira bien. Avec tout ça, un peu de paperasse, des bonbons et une boisson d’effort. Un sac bien rempli quoi et pas avec des trucs tout pourris !

Je pousse jusqu’au fond de l’allée et tombe sur le stand Les Gendarmes et les Voleurs de Temps. On discute 2 minutes et on se donne rendez-vous le lendemain en haut du glacier où ils tiennent le ravito. Passage rapide sous la tente Compex pour dire bonjour à quelques têtes connues et il est temps d’aller poser un cul à l’hôtel.

Lève le pouce

Oui, enfin déjà il faut réussir à y aller. En récupérant mon dossard j’avais demandé ce qu’il y avait comme bus pour me rendre à Montchavin, “y’en a pas, faut faire du stop”, ha, bon bah ok… Allez, c’est une première pour moi et en fait, il ne m’aura pas fallu longtemps pour me rendre à destination.

Une voiture me dépose quelques kilomètres plus loin, au niveau d’un panneau indiquant mon but à encore 7km. Je commence à grimper en levant le pouce à chaque voiture qui passe. Je mets en évidence le sac obtenu précédemment sur le village pour dire “eh copain, demain on sera dans la même galère, tu m’files un coup de main d’ici là ?”. 

Un coureur passe, toi faudra pas que tu crèves de soif sur le bord du chemin… C’est au final une dame ramenant ses enfants à la maison qui me dépose au pied de mon hôtel. Un grand merci aux 2 conductrices qui m’ont transporté ce jour là ! 

Le temps de m’acheter un paquet de pâtes, d’en déglinguer la moitié, de préparer un minimum le matos et hop, ne restait plus qu’à enfin fermer les yeux quelques heures…

Gné…

3h du mat, le réveil sonne… merde ça pique grave quoi… sérieux c’est déjà le matin ? Eh oui ! Allez hop faut p’tit déj, réussir à tout ranger dans le sac et remettre la chambre au propre. Ha le bonheur des appart’hôtel. La bonne blague, c’est quand même qu’il n’y a même pas de quoi faire la vaisselle. C’est bien la première fois que je vois ça… solution : gel douche, serviette et un petit mot pour dire que ça fait chier.

Le rendez-vous pour la navette est à 4h30 devant l’accueil de l’office d’après le site de l’événement. J’y arrive avec un bon quart d’heure d’avance. Encore personne et, vu son emplacement, je trouve ça bizarre pour qu’un véhicule s’y pointe.

Quelques minutes plus tard j’entends un chien aboyer, je jette un œil et voit 2 coureurs faire des aller-retours entre un bâtiment et un parking. Oh un minibus qui roule… Merde il a de l’avance et je suis censé être dedans ! Je cours derrière avec mon énorme sac de rando. Au final il s’arrête devant les bureaux de la Police Municipale. C’est en fait là qu’il fallait attendre mais je n’ai pas eu cette info par téléphone comme tout le monde… pas bien grave.

Nous sommes 3, puis 4, puis 5, manque 3 passagers. Le chauffeur en appelle un. Il répond qu’il a trouvé autre chose pour gagner le départ… Sympa d’avoir prévenu mec, on attend comme des glands et ta place aurait sans doute intéressé quelqu’un d’autre. Pas de nouvelles des 2 autres, on trace.

Pas de fumée sans feu

Arrivé à Aime, le ciel est clair, il fait bon, je dépose mon sac à la consigne où l’accueil est très bon avec même du café et du thé. Je m’assoie sur une marche pour enfiler mes manchons de compression. Là, Ben vient me saluer et me remercier pour le sac Iamrunbox qu’il avait gagné sur le blog, ça fait plaisir 🙂

Bordel, je viens de voir qu’en fait là je t’écris un roman… Déjà exactement 1182 mots d’alignés et je n’ai même pas passé l’arche de départ… t’es encore là ? Ok, j’enchaîne !

Je retrouve Antoine, un copain du Val d’Oise avec qui on s’était dit qu’on démarrerait ensemble. Avec lui, Olivier que je connais aussi et quelques autres. Un dernier moment de fraternité en pissant contre un mur avec tout le monde et nous entrons dans le sas.

L’heure approche, une bande de gars habillés un peu chelou passent en faisant retentir leurs percus, ça réveille ! L’ambiance est top. Les minutes filent jusqu’à ce que le speaker annonce “départ dans 30 secondes”. De la fumée verte s’élève de part et d’autre de l’arche, des flammes jaillissent sur fond de musique épique. “départ dans 10 secondes”, nous décomptons en cœur jusqu’à être lâchés dans la nature. Là par contre, niveau musique c’est de suite plus commercial, dommage mais ça n’enlève rien à l’intensité de ce départ. Vraiment j’ai adoré !

Après quelques mètres j’entends un “t’as amené du chocolat ?”, ce à quoi je réponds “non et toi ?”, “non, je ne savais pas que tu venais”. Mec je te le dis, j’ai déjà quasi re signer pour l’an prochain 😉

Ça roule

Tout va bien durant les 4 ou 5 premiers kilomètres, c’est assez roulant et d’ailleurs il faut faire gaffe à ne pas partir comme des brutes. J’ai quand-même suivi le conseil que l’ami Émir des Lapins Runners me donna quelques jours plus tôt, ne pas se caler à l’arrière du peloton et avancer un peu avant d’arriver dans les singles où on se retrouve coincé derrière une armée de bâtons.

La 6000D, en gros, c’est une montée suivie d’une descente, donc forcement on commence vite à grimper. C’est entre les arbres, avec les jolis nuages roses du matin en arrière plan, que commence la pente.

Histoire de faire comme tout le monde, je ramasse une branche sur le côté. Me voilà équipé d’un superbe bâton de marche économique, écologique et même ergonomique.

Nous montons tranquillement vers le soleil avec de temps en temps de petits passages à plat ou descendants légérement pour relancer. Voici le village de Longefoy, puis celui de Montalbert. Du monde pour nous encourager à chaque fois, des applaudissements, des cloches qui sonnent, c’est top !

Plus loin nous pénétrons dans la piste de bobsleigh. Une montée de 19 virages assez originale où le morceau de ZZ Top qui passe en boucle donne une patate d’enfer. Sur les bords sont placés de nombreuses pancartes avec des messages funs du genre “- de 180 pulsations ? = Temps pas homologué”. Antoine se lance et me dépose sur place, je préfères ne pas forcer.

En haut, à la sortie, encore beaucoup de monde pour nous accueillir avant de retrouver le calme du parcours quelques foulées plus loin.

Canibalisation

13km de parcourus, 2h d’écoulées et je commence à avoir la dalle. J’ai bien des barres dans le sac mais c’est un poil sucré. J’en passe une en 3 fois avant de sentir à nouveau mon estomac se canibaliser 2 ou 3km plus loin.

Le 1er ravito est à Plagne Centre, au 20ème, j’ai hâte d’y être mais d’ici là il faut monter. J’avance tout en admirant le Mont Blanc sur ma gauche. Proche du but je reconnais le “mur” de fin de parcours de La Yéti Race La Plagne. Ouf, on passe par un chemin plus cool.

J’arrive au ravito, j’ai déjà un coup de mou et, moi qui pensais pouvoir me faire un beau casse dalle, je suis un peu déçu. Il était dit qu’il y aurait de la charcuterie et tout ça, mais non, principalement du sucré et niveau salé quelques Tuc et morceaux de fromage. Bien sûr je me jette d’abord sur le chocolat avant de déglinguer une bouteille d’eau gazeuse.

J’embraye sur les Tuc et reprends ma route sans être rassasié. Un panneau indique qu’il reste 45km, c’est parti !

Dans le dur

Un pas après l’autre je progresse dans cette longue montée. La faim revient vite, j’ouvre une autre barre, toujours trop sucrée. Le soleil brille bien et parfois réchauffe un peu trop.

La grimpette vers La Roche de Mio est superbe mais je regarde de moins en moins autour de moi sauf quand je m’arrête quelques secondes pour boire un coup.

J’ai une impression de manquer d’énergie comme jamais. Je savais ne pas être en grande forme en ce moment mais là, ça se confirme. Parfois je ressens aussi des débuts de crampes en levant les pattes un peu haut.

Je ne suis pas le seul à en chier. Je discute surtout avec 2 gars, Sébastien qui me dit vouloir s’arrêter en haut de la côte et un autre en quête de points pour la CCC. Chacun notre tour nous stoppons, nous nous doublons, échangeons de nouveau quelques mots et ce jusqu’au point de contrôle.

Pas de ravito, merde, j’ai mal vu le truc. Il se situe en fait 3km plus bas car, oui, c’est une longue descente qui nous attend ensuite.

Je pose mon cul une dizaine de minutes sur le bord, j’ai vraiment pas la forme. Déjà j’hésite limite à lâcher l’affaire. Sébastien est assis à côté et je lui propose de continuer au moins jusqu’au pied du glacier.

Il est partant, on se relève et on commence à courir… mais pas longtemps. Les chocs me défoncent le bide… allez mode rando quoi.

Game over

Durant cette descente, le glacier nous fait face et on peut y voir une ligne de coureurs en pleine ascension. Déjà de là, on voit que s’est sacrement raide.

Le ravitaillement est en vue. De nouveau, pas de charcut ou autres trucs qui auraient bien rempli mon estomac. Encore une fois je pose mon cul. Je réfléchis : que faire ? S’arrêter ça fait vraiment chier mais là, je ne suis clairement pas frais. D’ailleurs à un moment je m’endors presque.

25 minutes s’écoulent. Sébastien à déjà rendu son dossard. J’hésite toujours, je retourne voir pour grignoter un truc, il n’y a même plus de chocolat.

Il me reste 2 heures avant la barrière horaire située au même endroit, au retour du glacier. Le temps d’y monter et d’en descendre en marchant si mon bide ne me laisse pas courir… c’est compliqué pour être dans les temps…

C’est décidé, j’appelle le monsieur au gilet jaune et lui tend mon dossard pour qu’il en arrache la puce. Je stoppe ma montre qui indique 30km et 6 heures de course, c’est fini, je n’irais pas dire bonjour aux copains d’Ambazac à 3000m d’altitude.

Ça passe ou ça casse

Voici ce que j’avais en tête quand je me suis embarqué pour ces 65km. Là, clairement, ce n’est pas passé. Depuis The Run Trip j’avais les pattes bien fatiguées et je sentais que j’avais du mal à récupérer, faut dire qu’avec le peu que je dors… Le week end à Berlin n’a pas aidé non plus à se reposer… On ajoute là dessus une faim pas possible et hop, me voilà KO. J’aurais dû manger un peu plus le matin aussi…

Bref, fallait bien que ça arrive un jour, à force d’enchaîner ça devient dur. Surtout cette année avec le changement de rythme niveau professionnel et pas mal de déplacements en tout genre.

En tous cas ce fût une super expérience et j’aurais grand plaisir à y retourner pour en voir la ligne d’arrivée. Un très bon accueil avec des bénévoles aux petits soins, un pack coureur conséquent, un départ à vivre, un beau parcours et une bonne bière d’après course. Bah ouais c’est important quand même !

Sinon, notons aussi que j’ai été tellement dans le speed et fatigué tout le long que j’en ai oublié de chopper des bisous ou juste de faire les photos des cadeaux par exemple… Je t’invite donc à découvrir le tout dans la vidéo.

Ha, et petit coup de gueule quand même aux gens qui balancent leurs gels, emballages de barres et tout par terre… Comme d’hab quoi…

Aussi je voudrais finir en disant un grand merci à Ludo pour l’hébergement et les bons moments passés sur le reste du week end.

Pfiou bah j’en ai écris des lignes aujourd’hui pour 30km, qu’est-ce que ça va être l’an prochain quand j’en aurais fait 65 ! Et toi, l’aventure te tente ?

La 6000D en vidéo

À propos de l'auteur

Julien

Webmaster, testeur, youtubeur.... En gros il est souvent derrière le PC sauf quand il a l'arc à la main ou les baskets aux pieds. Le bestiau fait 1m82 pour 78kg et chausse du 48... oui oui ça fait grand.

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