Comment filmer une course à obstacles ?
Vous êtes prêts à relever le défi d’une course à obstacles et souhaitez immortaliser ce moment ? Alors voici quelques conseils pour la filmer au mieux. Bien que cet article soit orienté mud run vous pourrez l’appliquer à n’importe quelle autre course.
La caméra
Le plus important dans l’histoire c’est bien entendu la caméra. Celle-ci sera de type action-cam ou plus communément appelé GoPro, nom emprunté à la plus connue d’entres elles. Il en existe de nombreux modèles dont la forme ressemble le plus souvent à celles de la marque citée précédemment. Vous en trouverez donc pour tous les budgets avec une qualité d’image ou des fonctionnalités variables.
Résistante et à l’écoute
Dans tous les cas, votre caméra se devra d’être étanche et résistante aux chocs, du moins sur un parcours de course à obstacles. La plupart des modèles ne le sont pas d’origine et devront être placés dans un caisson prévu à cet effet.
Alors c’est très bien mais si vous souhaitez exploiter le son au montage, oubliez. Le caisson va le rendre très caverneux et amplifier les bruits de chocs, c’est vraiment désagréable. Une solution serait d’utiliser un caisson avec porte ajourée mais aurait pour effet de lui faire perdre son étanchéité. C’est valable mais il faudra faire attention. L’autre option est d’opter pour une caméra qui soit étanche sans accessoire supplémentaire.
Celle que j’utilise, la Drift HD Ghost S en est un bon exemple. Elle supporte une immersion jusqu’à 3 mètres tout en pouvant encaisser sans souci les chocs et je peux vous assurer qu’elle a pris cher depuis que je l’ai. Garmin propose aussi des modèles intéressants sur ce point. Gardez tout de même en tête que le son capté par ces petits micros intégrés ne sera pas non plus d’une qualité exceptionnelle. De même il vous faudra faire attention qu’une goutte d’eau ne vienne pas en obstruer le trou.
Pour un son de qualité, le meilleur moyen, si votre caméra le permet, reste l’adjonction d’un micro externe. Encore une fois cela vous fera perdre l’étanchéité et vous obligera à faire attention à un élément supplémentaire. A réfléchir donc en fonction de votre usage et des situations.
Réglages
Les caméras proposent tout un éventail de réglages pour la qualité d’image. Résolution et cadence seront les principales options qu’il vous faudra régler.
Pour la résolution, le Full HD ou 1080p est le standard actuel. Cela vous donnera une bonne qualité d’image, un format adapté aux écrans de la majorité des appareils et des fichiers exploitables facilement par la plupart des ordinateurs. Vous pouvez aussi vous contenter du HD (ou 720p) qui donnera de bons résultats et des fichiers plus légers.
Niveau cadence, plus vous la choisirez élevée, plus vous pourrez faire de beaux ralentis. Sachez que plus la fréquence choisie est élevée, plus vous réduirez la durée de vie de la batterie. Si vous ne souhaitez pas faire de ralentis, le résultat le plus propre est je trouve obtenu à 30img/sec, sinon optez pour 50 ou 60img/sec. Si il fait sombre, une cadence plus faible permet aussi de capter plus de lumière et donc d’obtenir une meilleure image.
Il est aussi possible de régler l’angle de vue. Par défaut c’est le plus large qui est activé. Vous pouvez tester les autres possibilités, le tout sera affaire de préférences et de rendu. Oui, parfois les réductions d’angles donnent une image dégueulasse.
Pour finir, vous avez souvent accès à différents modes d’ajustement des couleurs. Là encore c’est une question de goût mais le mieux est souvent le réglage d’origine. Sur les courses vous serez confrontés à de nombreux changement de décor et variations de luminosité, laisser faire le soft de la caméra est donc en général le plus simple et le plus efficace.
N’hésitez donc pas à tester tous ces paramètres avant votre course afin de trouver le réglage optimal pour votre caméra en fonction de votre utilisation.
Très haute résolution
Avant de clore cette partie, une petite parenthèse sur le 4K proposé par certains modèles. Certes cela donne une image plus fine mais aura aussi pour conséquence de blinder plus vite vos cartes mémoires et surtout d’être difficilement exploitable si vous n’avez pas une grosse machine. Vous trouverez aussi du 2,7K ou 1440p. Toutes ces résolutions supérieures à 1080p restent intéressantes pour une image plus détaillée même une fois réencodées en Full HD. Soyez juste certain de pouvoir travailler vos rushs.
La fixation
Il existe de nombreux accessoires permettant de fixer votre caméra de différentes manières. Sur une course, 3 peuvent être utilisées :
La perche
Elle est sans doute la plus polyvalente car elle permet de changer d’angle de vue rapidement, de passer facilement la caméra à quelqu’un d’autre et d’avoir toujours un œil sur cette dernière.
Son plus gros inconvénient est de vous priver d’une main pour le passage des obstacles. Il faudra donc parfois la passer à ses coéquipiers ce qui dans l’absolu vous permettra d’être aussi sur la vidéo. L’équiper d’une dragonne est une bonne idée pour les passages aquatiques, ce serait con de la voire couler.
Quand vous courez, il sera très difficile, voire quasi impossible d’obtenir une image stable. Concentrez vous donc là dessus et préférez faire vos plans à l’arrêt ou en marchant. Il existe des stabilisateurs comme ceux de la marque Feiyu par exemple. Ils sont très efficaces mais sont onéreux et pas du tout adaptés pour une utilisation en course à obstacles.
C’est la solution que j’utilise désormais et qui me parait être la meilleure.
Sur la tête
A l’aide d’un bandeau spécial vous pourrez installer votre caméra sur la tête. Ainsi vous gardez vos 2 mains libres et profitez d’une image un chouille plus stable tout en filmant ce que vous voyez.
Par contre ce n’est pas toujours très agréable à porter et pour gagner un poil en confort vous pouvez utiliser un tour de cou multifonction sous le bandeau. De plus, à moins de disposer d’une fixation rapide comme c’est le cas sur Drift HD Ghost S ce n’est pas très polyvalent. Si vous avez un accessoire de ce type vous pourrez alors alterner entre tête et main. Egalement cela permettre d’accéder plus facilement aux réglages de la caméra ou de vérifier si l’enregistrement est bien lancé.
Sur le torse
C’est une solution couramment aperçu sur les courses et qui pour moi est la plus mauvaise. Pourquoi ? Eh bien déjà parce que l’image n’est vraiment pas stable et que je trouve l’angle de vue assez désagréable. De plus, lors de ramping vous allez juste filmer le sol avant de vous retrouver avec un objectif couvert de boue et donc ne plus rien filmer du tout.
Dans le même genre, il existe des harnais permettant de fixer la caméra sur l’épaule. Même topo, bref vous aurez compris que ce n’est pas l’option que je recommande.
Les accessoires
Pour accompagner votre caméra vous pourrez avoir besoin de quelques bricoles supplémentaires.
Des batteries
Bien qu’il soit possible de couvrir votre course avec un seul accu en filmant peu (et encore) il vaut mieux avoir avec vous 1 ou 2 batteries supplémentaires, voir parfois plus, oui les action-cam ne disposent pas d’une autonomie de folie. Les batteries d’origines sont chères, rabattez vous sur des batteries compatibles qui feront très bien l’affaire.
Vous pouvez les numéroter à l’aide d’un marqueur, ça vous évitera de mélanger celles qui sont déchargées des autres.
Pour le changement il vous faudra juste trouver de quoi vous rincer les mains si pleines de boue ou demander l’aide de quelqu’un sur le bord du parcours.
Une carte mémoire
Alors là vous allez me dire que je vous prends pour des quiches et que bien sûr vous avez inséré une carte mémoire dans votre caméra. Non, je ne vous parle pas de celle-ci mais d’une carte de rechange car oui, vous n’êtes jamais à l’abri d’une panne.
Une pochette étanche
C’est bien beau de prévoir batteries et carte mémoire de rechange mais encore faut t’il pouvoir les transporter à l’abri de l’eau et de la boue. Pour ça on aura recours à des pochettes étanches.
Vous pouvez aussi y placer un mouchoir ou morceau d’essuie-tout qui absorbera l’eau en cas de fuite ou permettra un minimum d’essuyage.
Sac ou ceinture running
Reste la question de comment avoir ce matériel sur soi sans risquer de le perdre. Personnellement j’utilise le Sac 2 positions running de Kalenji. Il a déjà survécu à de nombreuses courses et permet en plus de coincer votre caméra sur perche derrière ses sangles pour vous libérer les mains au besoin.
Une ceinture de running comme certain modèles de Fitletic me parait être également tout à fait adaptée.
Petites astuces
Avant de se quitter, voici quelques petits trucs utiles.
Activer les bips
Votre caméra peut si vous le souhaitez émettre un bip lors de l’appui sur un des boutons. Normalement je ne supporte pas ça mais pour les courses je l’active. Cela permet dans l’action de savoir si l’enregistrement s’est bien déclenché ou arrêté. C’est d’autant plus valable si de la boue recouvre le voyant ou si vous avez placé la caméra sur votre tête.
Faire glisser les gouttes
Lors de passages dans l’eau vous allez vous retrouver avec des gouttes sur la lentille qui gâcheront vos images. Vous pouvez avant le départ appliquer un peu de liquide vaisselle et rincer à l’eau ou passer un coup de produit pour vitres ayant un effet hydrophobe.
Durant la course l’effet sera vite perdu et votre salive sera votre meilleure amie. Un bon gros crachat que vous étalerez et sécherez limitera la stagnation des gouttes d’eau.
Nettoyage de lentille
Une fois pleine de boue ou vraiment trempée, votre caméra nécessitera d’être essuyée pour obtenir à nouveau une image nette.
La meilleure solution est de se servir des vêtements des bénévoles présents le long du parcours. Oui ils ont l’habitude et si vous demandez gentiment il vous prêteront avec plaisir un coin de pull.
Vous pouvez aussi utiliser un tour de cou multifonction que vous placerez au niveau du biceps, sous la manche de votre tee shirt. Ainsi il restera à peu près propre et permettra un petit essuyage de temps en temps.
Contre la buée
Dans le cas de l’utilisation d’un caisson vous pourrez constater que de la buée se forme à l’intérieur de celui-ci. Il existe des patchs anti-buée mais vous pouvez aussi y glisser un morceau de papier essuie-tout.
Si vous utilisez une caméra sans caisson, de la buée peut aussi se former directement sous la lentille. Dans cas ouvrez un peu la trappe de batterie le temps que l’humidité s’évacue.
Caisson ou non, pensez à effectuer la fermeture dans un endroit sec.
Séchage
De retour de votre course, vous allez bien sûr décharger votre carte mémoire mais pensez aussi à faire sécher correctement le matériel. Laissez donc à l’air libre la caméra, trappe de batterie ouverte, et ses accessoires pendant quelques heures. Si un peu d’humidité se trouve à l’intérieur, ça évitera l’oxydation.
Et voilà, vous êtes prêts à nous ramener de belles vidéos de vos courses. J’espère que ces quelques conseils vous serons utiles et n’hésitez pas à partager avec nous vos réalisations et petites techniques.
merci beaucoup pour les conseils julien,
j ajouterai l astuce du sel pour chasser l humidité ce fameux sachet de sel que l on trouve ds beaucoup d appareil et dont on se debarasse sans connaitre son utilité. le sel assure a la lentille aucune buee surtout celles qui stagnent longtemps a l interieur du matos
Raph
Hello Raph,
Merci pour ton commentaire. Du coup comment utilises tu ces sachets ? Tu arrives à les glisser dans le boitier ? Ça me parait un peu gros.
Dedans ce n’est pas du sel mais des billes de silice. Perso je les gardes aussi mais en général au fond de mes sacs de matos photo/vidéo.
Astuce pour les régénérer il faut les passer au four.