Courir ça inspire
Presque 19h, tu te dis “aller c’est parti”, t’enfiles tes baskets et tu sors pour une petite sortie cool, genre 45 minutes sans forcer histoire de récupérer de tes conneries du week end.
Il fait bon, il fait humide, une bonne grosse averse est passée par là, t’envoies tes premières foulées dans une monotrace où la végétation à bien poussé depuis ton dernier passage, déjà tu kiffes.
Tu rattrapes le bitume, tu suis cette petite route jusqu’au patelin suivant, tu continues ton parcours habituel et là, sur ta droite tu vois une autre possibilité, un chemin encore inexploré, tu sais pas pourquoi tu t’y engages.
Il t’emmène dans les bois, il ressort entre les champs au bord d’un aérodrome, tu regardes ta montre, ça fait déjà 30 minutes que tu es parti, tu sais a peu près où tu es mais en fait tu t’en cognes.
Tu as ta musique dans les oreilles, les nuages laissent juste passer ce qu’il faut de rayons du soleil pour avoir la lumière parfaite, tu sens quelques gouttes de pluie de temps en temps, tu traces sur cette espèce de vieille route où la nature reprend ses droits, tu sautes certaines flaques, passes dans d’autres, tu te fous de la boue partout.
Au loin tu vois la ville suivante, tu aperçois la longue route qui peut te ramener chez toi, tu te dis “merde j’ai pas envie de la prendre”, tu vois un lièvre partir en courant, tu le vois tourner à gauche, il te montre le chemin, tu le suis.
Les bois d’un côté, les champs de l’autre, toujours cette magnifique lumière, tu es seul, tu vois les oiseaux quitter les arbres à ton passage, tu sens toutes ces bonnes odeurs du printemps, tu enlèves tes écouteurs pour profiter un peu.
Tu continues, tu ne sais pas trop jusqu’où va t’emmener ce chemin, pas grave, au pire ça fera quelques kilomètres de plus pour rentrer, tu as juste envie de continuer à profiter de ce moment.
Plus loin tu commences à reconnaître les lieux, tu es déjà passé par là il y a longtemps, mais dans l’autre sens et dans des conditions encore plus humides. Tu regagnes la civilisation, tu amorces le retour mais comme tu préfères la nature tu bifurques sur un petit chemin qui t’écarte de la route.
Un pêcheur te demande “Tu sais si il y a du poisson ici ?”, tu réponds “Euh bah sûrement, c’est une rivière quoi…”, bref c’était le moment comique du jour. Tu repars, tu reprends ton itinéraire habituel, tu sais pas pourquoi t’as envie d’avancer, tu accélères, tu accélères encore et puis tu ralentis pour finir tranquillement jusqu’au bas de chez toi.
Tu n’auras fait que le double de ce que tu avais prévu, et alors, t’as kiffé et c’est pour ça que tu cours non ?
Tu te retrouves à rentrer chez toi, à chopper ton clavier et à écrire tout ça… bref courir ça inspire. That’s life.
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