The Run Trip 2017
Se taper 228km en courant pour aller bouffer une saucisse et voir la mer, mais quelle est donc cette idée à la con ? Eh bien c’est le concept de The Run Trip, une course en relais reliant Paris à Cabourg. Les 8 et 9 Juillet s’en était la 1ère édition, j’y étais et c’était ouf !
Les Pas Prévus
J’avais entendu parler de cette course et elle me tentait bien, mais bon, avec les grands changements de cette année 2017 difficile de s’organiser pour et je n’ai pas cherché plus loin.
Voilà qu’une toute petite semaine avant le jour J, je reçois une proposition de Marion de Wondertrail me proposant d’intégrer une team d’influenceurs pour cette aventure.
Après un petit temps de réflexion et alors qu’avec Laurence nous avions prévu un petit week-end rando, on décide d’embarquer. Bref, niveau orga tu le sens bien le truc à l’arrache totale là ?
Le reste de l’équipe est composée de Mickaël de Wondertrail également, de Philippe alias The Pink Runner, de sa femme Béatrice et du couple d’instragrammeurs Mat Frigo et Myriam D. Comme c’était un peu de dernière minute pour tout le monde, c’est tout naturellement que nous nous sommes appelés “Les Pas Prévus”. Pour bien faire on ne se connait même pas tous et on commence à discutailler gentiment via Whatsapp. Déjà l’ambiance est bonne et ça annonce du très bon pour la suite.
Préliminaires
Comme tout le monde, nous devons passer par la case inscription. A réception du mail je m’y colle et me retrouve donc “Capitaine” de cette joyeuse bande. En fait il fallait télécharger “La Bible” contenant pas mal d’infos sur la course dont les rôles attribués à chaque membre d’une équipe. Ainsi on aurait dû nommer un responsable bouffe, un pro des réseaux sociaux, un GPS vivant… on ne l’a pas fait et, pendant la course, je n’ai pas l’impression que ce truc ait été vraiment exploité.
Pendant ce temps Marion s’occupe de nous trouver notre carosse via Drivy, le partenaire de l’événement.
Aussi nous récupérons en ligne le Roadbook présentant les différentes étapes du parcours. Celui-ci est découpé en 28 segments ponctués par des “Gate”. En gros, une Gate c’est un checkpoint et c’est là qu’on passe le relais. Toutes les 4 Gates on trouve une “Big Gate” censée être un peu plus conséquente.
Nous recevons alors “la matrice”, un tableau excel à compléter en renseignant les vitesses moyennes de chaque coureur et en leur attribuant les différents runs. Cela permet aux orgas de fixer un horaire de départ pour la team. Plus t’es lent, plus tu pars tôt quoi. Mais bon, comme déjà le bordel fonctionnait pas bien et que tous les temps n’étaient pas calculés…
Viennent alors quelques petites blagues du genre réunion des Capitaines dans un rade d’Issy les Moulineaux le jeudi soir… bien sûr tout le monde est en région parisienne… puis la veille en fin d’aprem un mail annonçant des modifs sur le Roadbook que nous devons imprimer… oui bah si t’as pas d’imprimante chez toi, que t’es plus au taff ou que t’es déjà dans le train pour te rapprocher de Paris… On est pas les seuls à l’arrache quoi…
Préchauffage
Après une très courte nuit sur Paris, nous retrouvons Mathieu et Myriam puis Marion qui nous emmène au van. Wahou ! Elle nous a dégoté un truc grand luxe. Noir, vitres teintées, intérieur cuir avec banquettes arrières se faisant face et, le clou du spectacle, un mégaphone intégré ! Le truc parfait pour foutre le bordel.
Direction Versailles pour le départ et chopper les 3 autres membres de l’équipe. Nous devons récupérer nos dossards et pour ça il faut passer par différents stands… Paye ton bordel… On attaque par les vérifications administratives, puis techniques, puis le retrait dossard et on termine par la balise et les kits coureurs.
Sérieux ils pouvaient pas tout condenser en un seul truc histoire de pas faire la queue 4 fois ? Autre truc, le Roadbook étant obligatoire je ne comprend pas qu’il ne soit pas fourni à ce moment là et surtout que les modifs annoncées la veille ne soient pas distribuées non plus.
Tu vas dire que je passe mon temps à râler jusque là mais quand on a découvert le panier repas on a un peu buguer. Une petite salade, un paquet de chips et une pomme par personne… euh, à un moment on mange ou bien ? On nous file aussi un peu d’eau.
Alors ok, il était bien dit qu’il était conseillé de prendre de quoi se nourrir un peu et que des points d’eau étaient indiqués sur le Roadbook mais franchement au prix de l’inscription ça fait carrément rat.
Des feutres sont aussi présents dans les sacs pour décorer les véhicules. On s’en donne à cœur joie pour écrire un max de conneries sur la carrosserie. Le résultat est tellement artistique, tellement magnifique… On va même écrire un peu sur le toit des fois qu’un hélicoptère passe 😉
Cuisson rapide
Notre heure de départ approche. Pendant ce temps c’est installation de lacets Xtenex qui nous ont été fournis par Accessoires Running en plus de quelques autres sympathiques choses comme des bâtons de massage ou de la nutrition sportive.
Les équipes sont appelées 2 par 2 et présentées par le speaker. L’ambiance est vraiment top. C’est notre tour et comme on tape un peu l’incruste c’est à 3 que nous nous élancerons.
Il fait extrêmement chaud, je suis le premier relayeur et je sais qu’avec un début assez urbain ça ne va pas être hyper kiffant.
Sorti du stade c’est le calme plat. Je suis avec Elodie et Laure et nous sommes bien contents de partager ces premiers kilomètres ensemble car clairement il ne se passe pas grand chose.
La chaleur me dessèche très vite, en plus comme je n’ai pas mangé avant de partir ça n’aide pas. Mais bon nous avons 11 bornes à faire et il faut les tenir.
Petit à petit les vans de nos équipes ou même d’autres passent à côté de nous en faisant retentir les klaxons ou criant tout ce qu’ils peuvent. Ça fait plaisir !
49 minutes plus tard nous arrivons à la Gate. Le tronçon aura été raccourci à 9,6km suite aux modifs du Roadbook et pour le coup je ne vais pas m’en plaindre.
C’est maintenant à Myriam de jouer et à moi de profiter de la clim 🙂
Jardinage
On croise notre coureuse, on l’encourage puis on va se poster à la Gate suivante pour attendre son arrivée. Grâce à l’appli Georacing qui donne l’emplacement de la balise nous suivons sa progression. Bizarrement elle n’est pas sur le tracé, se serait-elle perdue ? Pendant ce temps nous avons accès aux locaux d’un club de tennis pour nous rafraîchir ou nous ravitailler en flotte.
La voici ! Un petit bisous à son chéri qui commence à gambader à son tour. Elle nous raconte son run, elle a eu chaud et s’est bel et bien perdue, 3 kilomètres de rab. Problème de balisage ? Quoi qu’il en soit l’orga l’a visiblement appelé en cours de route pour la remettre sur le droit chemin, un bon point pour eux !
Retour sur la route où nous encourageons les coureurs que nous croisons. Pour ça le mégaphone intégré est juste génial. On se gare dans un coin pour attendre Mathieu et lui donner de quoi boire. Avec cette chaleur faut pas déconner sur l’hydratation… chose mal comprise par ceux qui ont largué les bénévoles de la Gate 3 avec une bouteille d’eau pour la journée… Ça craint là et nous sommes plusieurs à leur avoir laissé de quoi survivre le reste de l’après midi.
On retente de jeter un œil sur l’appli et on voit bien notre rouquin progresser. Il y a un petit décalage mais ça donne quand même une idée.
Lui aussi s’est perdu en s’ajoutant 2 petites bornes et, comme dirait Mickaël, ça jardine. Au tour de Béatrice de courir pour rejoindre la Big Gate 1 située à Thoiry.
Fait soif
Cette Big Gate on arrive à la louper. Alors oui, c’est mal balisé pour les véhicules, mais oui nous avons été mauvais parce qu’il n’y avait qu’à lire le Roadbook. Bref, après un petit détour nous sommes en place pour attendre Béa.
Des WC sont installés mais pas d’eau à récupérer, pas d’animations, on pensait vraiment que les Big Gates auraient quelque chose de particulier…
Laurence prend le relais puis le passe à Mickaël. Nous sommes donc à la Gate 5 et il possible de se ravitailler en eau… au robinet d’un cimetière… je trouve ça assez moyen.
Je jette un œil à Facebook et sur la page The Run Trip sont annoncés de nouveaux défis photo. De base il y en avait déjà 5 de prévus pour lesquels il fallait transmettre les participations par mail. Là il y en a une vingtaine sous forme d’images et il faut poster ses photos en commentaire. Mouais bah bizarrement très peu de participations. Déjà il n’est pas toujours possible d’avoir du réseau une fois dans la pampa et puis c’est clairement relou de devoir retrouver la bonne image à commenter. Faire un post insta avec #theruntrip aurait été beaucoup plus simple et ensuite aux orgas de se débrouiller.
Il fait toujours extrêmement chaud et je descend tenir compagnie à Micke pour ses 3 derniers kilomètres. Le respect de la matrice ? On l’a vite oublié et par la suite on ira faire nos runs au feeling en fonction de la forme de chacun, c’est beaucoup plus sympa. Surtout que nous n’avions pas pu nous concerter pour savoir qui voulait telle ou telle distance.
J’enchaîne direct avec Marion pour un run duo avec quelques chemins forestiers. Nous sommes en fin d’aprem, la température baisse légèrement, le parcours est un peu ombragé, c’est de suite plus agréable.
Après ces gros 5 kilomètres c’est à Philippe de courir et ainsi nous serons tous déjà passé au moins une fois. Il arrive au niveau de la Big Gate 2 où nous pouvons enfin récupérer un pack de flotte et, pour les amateurs, se servir dans un frigo de boissons enrichies aux couilles de taureau.
Dans la pampa
Lumière et température continuent de descendre gentiment, nous sommes maintenant dans l’Eure. Myriam passe à nouveau le relais à Mathieu qui, après quelques foulées, nous annonce s’être fait attaquer par “2 gros blaireaux” sortis d’un champ. Crise de fou rire générale !
A peine plus loin, après un selfie d’équipe dans un champ de blé sur fond de soleil couchant nous arrivons dans le village de Quessigny, désormais connu pour la sympathie de ses habitants qui nous ont accueilli avec une bonne bière. Vraiment un super moment ! Ce sont les premières personnes avec qui nous discutons et en fait, les gens n’ont pas été prévenus du passage de la course, ça explique l’absence de supporters et c’est dommage.
On continue de progresser de Gate en Gate. Il fait faim et heureusement les copains ont réussi à acheter des sandwichs pendant mon dernier run.
La nuit s’installe, nous étions à la traîne mais nous passons la seconde, pour nous le repos est une option ! D’ailleurs nous arrivons à une Gate où beaucoup d’équipes sont stationnées. C’est la grosse pause avec même de quoi prendre une douche. Là ça aurait été parfait d’avoir un repas chaud de servi pour partager quelques minutes avec les autres coureurs. Genre un plat de pâtes n’aurait pas fait un 2ème trou de balle au budget de l’orga… mais non…
Pas question de mollir ! On continue d’user le mégaphone et aussi on dit aux coureurs de bien courir côté gauche pour leur sécurité.
Vers 2h du mat nous arrivons dans un village où un barbecue est allumé. Dommage les saucisses sont en cours de décongélation mais il y a aussi du café. Ça fait extrêmement plaisir de voir ce petit ravito prévu pour les coureurs.
All night long
Les relais s’enchaînent dans l’obscurité et un sujet est récurrent déjà depuis un bon moment “faire caca”. Oui bah qu’est ce tu veux, courir ça fait chier 😉
Malgré la fatigue tout le monde fait sa part. Bon y’a bien un moment où après 1h de run duo avec Mat, de retour au van tout le monde pionçait. Petit instant de faiblesse chez Les Pas Prévus mais c’était pour mieux remettre l’ambiance après.
Les 1ères lueurs du jour apparaissent, Myriam ne se sent pas d’attaque, je prend son tour sur un 8km que j’ai envie de taper pleine bourre. Fatigue, manque de bouffe, quelques douleurs post déshydratation de la veille, ça pique mais ça y va. Je repasse devant 4 ou 5 équipes et, à l’arrivée, Laurence n’est même pas prête à prendre la balise… Quand je disais que les histoires de caca devenaient récurrentes.
De mon côté ça y est, je suis calmé, cette balade matinale m’a bien cassée et tenir le volant sera alors plus approprié.
Nous sommes de nouveau en grande forme et on part dans de sacrés délires. C’est vraiment l’éclate pour notre entrée dans le Calvados.
L’air marin
On court, on roule, on s’encourage et enfin je peux boire un café, merci à la mairie de Saint Ouen le Pin !
Nous voyons un premier panneau indiquant Cabourg, la fin est proche…
Après une magnifique ascension de Micke pour atteindre la Gate 27, Marion s’attaque au dernier run du parcours, les derniers 8 kilomètres, moment historique n’est-ce pas ?
Plus loin on dépose Laurence qui souhaite l’accompagner un peu. Philippe et Béatrice enfilent leurs tenues de hippies et nous allons nous garer près de l’arrivée avant de retrouver les filles pour courir le dernier kilomètre tous ensemble.
Les voilà, la team est au complet, un petit virage et enfin vue sur la mer. Que c’est agréable après pas loin de 22h d’efforts.
Au bout de la promenade Marcel Proust nous trouvons l’arche d’arrivée et bordel ça sent le barbeuc ! On récupère rapidement nos t-shirts et médailles et on fonce se mettre à table. J’ai une dalle les copains vous ne pouvez pas savoir.
Alors autant j’ai trouvé que ça manquait cruellement de ravitos sur la route mais pour la fin ils nous mettent bien. Il est possible de se resservir que ce soit en nourriture ou en boisson et éventuellement tout ce qui manque, c’est de l’ombre. Il fait à nouveau chaud, je pense que tout le monde est bien ko et quelques parasols n’auraient pas été de trop.
Run Trippers un jour…
Manger ça fait du bien mais nous apprécions aussi les médailles. Je dis “les” car il y en a 4 modèles différents dont 3 d’entre eux s’assemblent comme un puzzle. En tous cas toutes sont jolies.
Le t- shirt aussi est sympa mais les logos des partenaires au dos font un peu tâche et surtout c’est du coton… genre le truc qui au final ne ressert pas trop… voir pas du tout.
Avec tout ça nous avions aussi eu un jeton pour laver le van. C’est top de le fournir mais, pour beaucoup, il y a eu quelques soucis au lavage. Les feutres ont laissé des traces… Ça a peut être été mal testé avant. Dommage car l’idée était vraiment bonne.
On finit par un débat sur Pain au chocolat VS Chocolatine, un tour à la flotte et s’en est fini pour The Run Trip.
…Run Trippers toujours
Au final je pense pouvoir dire sans me tromper que tout le monde a surkiffé l’expérience. Certes, il y a eu pas mal d’erreurs de jeunesse niveau orga mais globalement c’était super.
Quelques améliorations à faire pour la prochaine fois et ce sera vraiment extra.
Après peut-être faut-il limiter le nombre d’équipes engagées car ça peut vite devenir le bordel si trop de vans sur la route. Un autre truc sympa serait de changer le parcours d’une édition à l’autre, histoire de voir autre chose. Bon au pire chacun aura encore des tronçons à découvrir en changeant les ordres de relais.
Tu l’auras compris moi j’y retourne avec grand plaisir l’an prochain et pourquoi pas avec la même team de déglinguos. Nous ne nous connaissions pas tous mais nous avons eu le temps de nous apprécier, de partager, de délirer, c’était vraiment unique.
Et toi ? Envie de te lancer dans cette formidable aventure ? Et t’es d’accord hun, on dit “Pain au chocolat” ! 😉
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