BikePacking Trip #1, la boucle inachevée
Jeudi 23 août, 6h20, j’enfourche mon vélo et me lance pour une semaine de vacances relativement sportives. Retour sur ces quelques jours d’aventure en mode bikepacking dont la fin n’aura pas été celle attendue.
Dans mes sacoches
Avant d’entrer dans le récit des différentes étapes de ce périple, refaisons un petit tour du contenu de mes sacoches. J’en avais déjà parlé, tout comme du programme, dans mon article sur la préparation de ce bikepacking trip #1, mais il y a bien sûr eu quelques changements et je sais que les questions vont arriver 😀
Ce qui m’aura pris le plus de place, c’est la bouffe ! J’ai embarqué un total de 7 plats + 3 desserts + 3 petits déjeuners (muesli) lyophilisés. Le but était d’avoir de quoi me nourrir au minimum tous les midis. J’aurais réparti le tout entre la sacoche de guidon et la sacoche de selle.
Dans le tas, j’avais quelques sachets de la marque Real Turmat qui ont la particularité d’être sous-vide. Cela en fait des espèces de briques compactes avec lesquelles ont pourrait presque tuer quelqu’un 😆 J’avais peur qu’ils soient difficiles à loger mais au final, en les mixant avec ceux d’autres marques, souvent plus plats, il est possible de tout imbriquer correctement.
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En complément, j’ai chargé un tas de barres énergétiques de différentes marques dont celles de la gamme Overstim.s récemment testées incluant la petite UTMB Bar. Elle est ultra chère mais j’ai pu de nouveau en constater l’efficacité, j’en reparle plus bas. Également quelques sachets de viande séchée histoire d’avoir quelques bricoles salées rapidement consommables.
Bref, je ne risquais pas trop de mourir de faim !
Voyons voir maintenant ce que j’avais d’autre. Désolé, j’ai un peu zappé de faire des photos du contenu de chaque sacoche pour illustrer tout ça 🙁
La sacoche de guidon
Commençons par l’avant où j’avais installé la sacoche Zefal Z Adventure F10 d’une contenance de 10L. Dans celle-ci j’avais placé :
- Une partie des repas lyophilisés + les 3 sachets de viande séchée + quelques barres pour combler les trous.
- Mon sac de couchage Forclaz Ultralight 15°-20°.
Niveau matériel pour dormir, ce sac de couchage c’est tout ce que j’avais. Même si je prévoyais de dormir dans un lit un peu tous les soirs, je n’étais pas à l’abri de passer une nuit dehors ou de vouloir faire une longue sieste. Et puis, même en cas d’hébergement, c’est toujours pratique afin d’éviter d’user des draps pour une seule nuit. Il est plutôt compact mais pas forcement hyper chaud. En cas de nuit dehors, il m’aurait sûrement fallu être bien habillé à l’intérieur.
La sacoche de cadre
J’ai depuis quelques temps une sacoche de cadre Ortlieb de 4L qui reste fixée au vélo quotidiennement. Elle me permet de garder la possibilité d’utiliser mes 2 porte-bidons et j’y ai rangé quelques outils et accessoires :
- 2 chambres à air.
- Quelques pièces de rechange : collier de selle, plaquettes de frein, patte de dérailleur.
- Un échantillon de nettoyant chaîne Muc-Off Drivetrain Cleaner + du lubrifiant Zefal Bike Pro Lube.
- 1 pompe à vélo Beto EZ Head.
- 1 multitool Topeak Mini 20 Pro.
- 2 batteries externes : 20000 + 10000 mAh.
- Divers câbles pour recharger le smartphone, le GPS, l’appareil photo…
- Ma lampe frontale Stoots Hekla. (Découverte des lampes frontales Stoots)
La sacoche de selle
Comme annoncé dans mon article préparatif, la Zefal Z Adventure R11 reçue en test est trop petite et j’ai donc choisi de partir avec la Seat Pack Bag L de Ortlieb qui offre 17L de rangement.
- Le reste des repas lyophilisés + quelques barres dans les trous.
- 1 trousse de secours se résumant à quelques éléments type compresses, désinfectant, collyre… dans un sachet zip.
- 1 trousse de toilette avec le minimum : brosse à dent + dentifrice, un mini déo échantillon, un mini gel-douche échantillon, des coton-tiges, un petit savon, de l’huile de massage pour la récupération et de l’huile essentielle de tea-tree.
- 1 serviette microfibre de chez Decathlon.
- 1 housse contenant quelques habits : 2 t-shirts, 1 pantalon transformable en short, 2 boxers, 1 paire de chaussettes, 1 cuissard de rechange.
- 1 antivol spirale basique juste au cas où.
Tu vois que j’utilise pas mal le mot “échantillon” pour la trousse de toilette. Il s’agit souvent de produits récupérés dans les chambres d’hôtel ou sur les courses. En plus de ne rien me coûter c’est plutôt pratique dans ce genre de situations 🙂
Je parle aussi d’huile essentielle de tea-tree. Celle-ci est super efficace pour se soigner vite fait en cas de mal de gorge par exemple ou pour désinfecter une ampoule.
Sur cette sacoche, j’avais également mes tongs. Il s’agit du modèle RX Break de Salomon, assez imposant mais super confortable et qui tient bien aux pieds. Elles sont tout à fait adaptées pour se balader sans se faire mal. Chaussant du 48, impossible de les caser à l’intérieur et si j’ai dit “sur” c’est parce que je les avais accroché sur les côtes, avec les sangles fermant la sacoche.
Et puis j’avais aussi ma “cuisine” composée d’une grosse tasse en inox de 710ml dans laquelle logeait un petit réchaud MSR PocketRocket 2 et sa cartouche de gaz ainsi que des couverts et un briquet. Le tout était dans une housse et coincé dans l’élastique présent sur le dessus de la sacoche.
Les sacoches du tube supérieur
2 petites sacoches étaient fixées sur le tube supérieur du cadre : la Topeak Top Loader à l’avant et la Zefal Z Race S à l’arrière.
Dans la première se trouvait mon appareil photo (Panasonic Lumix GX9 + 20mm) ainsi que 2 batteries et 1 carte mémoire de rechange. La seconde contenait juste quelques barres énergétiques.
Le sac à dos
Parce que j’avais encore quelques bricoles à embarquer, j’ai dû me résigner à prendre un sac à dos. J’ai opté pour le Oxsitis Enduro Raid 30.X d’une contenance de 30L. Son volume est un peu trop généreux, mais au moins, pas de risque de points de pression dans le dos et puis je devais finir de le tester.
À l’intérieur, en plus d’y mettre à chaque fois le repas du midi pour ne pas à avoir à rouvrir la sacoche de selle :
- Mon smartphone.
- 1 pantalon imperméable Kalenji. (Test du pantalon imperméable trail running Kalenji)
- 1 veste imperméable Norrona Bitihorn Ultra Light Dri3.
- 1 gilet jaune.
- 1 flasque filtrante Katadyn BeFree de 1L.
- 2 foulards multifonction.
- 1 paire de manchettes.
- La sangle de l’appareil photo (Peak Design Slide Lite).
- Trucs divers : crème solaire, boules quies, opinel, mouchoirs, baume anti-frottements…
Pfiouuuu, ça en fait du bazar tout ça ! Et encore, j’ai essayé de me restreindre le plus pour possible pour ne pas emmener trop de trucs inutiles. T’es toujours là ? Alors c’est parti pour le résumé des 6 étapes de ce trip 🙂
Étape 1 – La longue
Retour au jeudi 23 août, 6h20, je donne les premiers coups de pédales en direction du soleil levant. J’ai entré la destination de Nontron dans le GPS. C’est dans cette petite ville de Dordogne dont je n’ai entendu parler que de son trail que je ferais étape pour la nuit.
Il fait bon, la lumière augmente progressivement, encore peu de monde sur la route mais il n’aura fallu que quelques kilomètres pour qu’un premier demeuré manque de me mettre au tas… 👿
De ce que j’avais vu, environ 180km me séparaient de ce premier objectif mais ça, c’était principalement par la route. La veille du départ, quelqu’un m’a indiqué sur Instagram l’itinéraire Flow Vélo qui va de Royan à Thiviers, quelques kilomètres après Nontron. Visiblement c’est sympa, ça longe la Charente, et je décide donc de le récupérer au niveau de Cognac.
Entre temps je passe des champs aux vignes en montant les premières petites bosses et en sentant la température augmenter.
Sur la Flow Vélo
J’aperçois les premiers panneaux indiquant l’itinéraire. En effet, je me retrouve sur un agréable chemin le long de la Charente. Je commence à avoir faim et c’est d’ailleurs l’heure de manger. Un joli ponton à l’ombre se présente, merde, je n’ai plus assez d’eau, je continue…
Après 2 ou 3 kilomètres, je quitte déjà le bord du fleuve pour revenir sur quelques petites routes. Je tombe alors sur un golf où je peux faire le plein de mes bidons. Ne reste plus qu’à trouver un coin ombragé au bord de l’eau pour déjeuner. Mouais… bah je roule, je roule, et il aura fallu du temps pour trouver un spot un minimum sympa… Je dis “un minimum” parce que, bien qu’au bord d’un ruisseau, ce n’était pas foufou…
Plat du jour : Boeuf chasseur aux pâtes et je constate l’efficacité de mon petit réchaud. Le bordel fait un bruit pas possible mais l’eau chauffe très vite 🙂
Une petite sieste et c’est reparti !
Déjà 120 kilomètres au compteur et le redémarrage n’est pas facile. Il fait très chaud ! 37°C et des routes en plein soleil. D’ailleurs cette Flow Vélo commence à me les casser… Au final ce n’est pas du tout au bord de la Charente mais surtout sur des routes sans grand intérêt…
Sans panneaux
Après avoir grimpé une bonne grosse côte pour rien suite à un manque de signalétique, je décide de ne plus suivre l’itinéraire, du moins, jusqu’à Angoulême. Mine de rien, l’heure avance, et si je veux arriver avant la nuit, il serait bien de faire au plus au court.
J’y arrive par le sud, via des routes empruntées quelque chose comme 10 ans auparavant. Il fait toujours très chaud et, bordel, ça grimpe sec ce bled 😯
Trop de bagnoles, c’est l’heure des sorties de bureau. Histoire de laisser passer un peu et de faire une pause, je m’arrête dans un célèbre restaurant américain pour prendre une glace au drive. Se pointer là dedans en vélo en demandant à la nana si elle peut te remplir tes bidons au moment de payer 😆 Bref, une pause rafraîchissante et bien appréciée.
Encore quelques bosses à passer et je m’arrête pisser en haut de l’une d’elle. Je débite un liquide marron, limite avec du dépôt… merde ça craint, je suis plus que sec en fait… Plus qu’une quarantaine de bornes à rouler, va falloir gérer.
Pour refaire le plein, je peux compter sur les petits vieux qui, assis devant chez eux, regardent les voitures passées. Cela permet aussi de s’arrêter discuter quelques minutes, c’est toujours sympa 😉
Un dernier effort
Je retrouve la Flow Vélo, du moins j’y repasse un peu. C’est maintenant une piste cyclable séparée de la route et sur une ancienne voie ferrée je crois. Pourtant je retourne rapidement sur la départementale, le gars chez qui je dors m’a dit qu’en fin de journée il n’y avait plus trop de circulation et que ce serait plus roulant.
Ce gars chez qui je dors, c’est Benjamin, un membre du site Warmshowers que j’ai découvert juste avant le départ. Le principe ? Des voyageurs à vélo qui s’accueillent les uns les autres afin de profiter d’une douche chaude, d’un coin abrité pour dormir et pourquoi pas même d’un repas, le tout en discutant de leurs aventures respectives.
Mais pour arriver chez lui, à Nontron, ça demande de faire une dernière bonne ascension sur environ 2km. Oh le bonheur quand il m’accueille avec une bonne bière ambrée 🙂
Après ces 212 premiers kilomètres, et même si j’étais un chouille déshydraté, ce jus de houblon fut très appréciable. Et que dire de la grosse gamelle de pâtes qui suivie ? J’ai vraiment passé une bonne soirée avant de pouvoir pioncer quelques heures pour repartir à la fraîche.
Étape 2 – Celle qui grimpe
À peine 7h du mat, je suis de nouveau en tenue, la pluie vient de s’arrêter. Oui, la pluie ! Après les grosses chaleurs de la veille, c’est tombé pendant la nuit et j’enfile ma veste pour le départ.
J’entends Benjamin ronfler, je quitte les lieux en faisant le moins de bruit possible. Première étape, le centre ville pour me faire un petit déjeuner rapide. Pour le tourisme, faudra repasser 😆
C’est très calme, il y a peu d’activité dans le coin, c’est aussi très humide et j’attaque sous une légère bruine.
Un peu de descente pour les premiers tours de roues et bim ! Ça grimpe… Au menu du jour : environ 150km de côtes qui s’enchaînent. Pour moi qui suis habitué au plat de La Rochelle, je sais déjà que ça va bien piquer.
Sur les rails
Après une bonne dizaine de kilomètres, voici de nouveau la Flow Vélo ! Ici c’est une voie verte, une ancienne voie ferrée, qui présente un léger faux plat montant. À l’écart de la civilisation, entre les arbres, elle me fait passer devant d’anciennes gares, j’aime bien.
Et puis j’arrive vers Thiviers. Cette ville marque la fin de cet itinéraire cyclable et en fait, à partir de là, je ne rencontrerais plus d’aménagements pour vélo…
Ça monte, ça descend, ça tire les pattes. Bon, ok, quand ça descend je m’éclate 🙂
Il est midi juste passé, j’ai dû faire une bonne moitié du parcours, j’ai faim, je trouve une table au bord de la route en quittant un village, c’est l’heure de la bouffe !
Un chien vient me voir puis part en courant. 5 minutes plus tard un papy sort de la maison en face et prend sa voiture, il me demande si je n’ai pas vu un épagneul breton, je lui indique la direction dans laquelle est partie le bestiau. Ce dernier rentre quelques instants plus tard en cavalant la langue pendante puis se tire de nouveau avant que son maître ne revienne. Ce jeu du chat et de la souris m’aura occupé le temps d’avaler mes pâtes sous une fine pluie intermittente.
Des fous
Redémarrage en côte, je redescend et enfin une portion plus roulante 🙂
Me voilà en Corrèze et, je ne sais pas ce qu’ils ont ici, mais 90% des bagnoles me frôlent au point que je pourrais sentir leurs rétros dans mes poils… Peut être que le code de la route n’est pas le même qu’ailleurs et que la distance à respecter pour doubler un cycliste n’est que de 1,5cm ?
Bref, jusqu’à quelques kilomètres après Brive, où j’ai d’ailleurs retrouvé pas mal de dénivelé, ce n’était pas l’éclate. C’est vraiment usant physiquement et mentalement de devoir se battre comme ça avec les voitures. Sérieux, la prochaine fois, roulez moi dessus, ça m’évitera de perdre de l’énergie à gueuler !
Enfin le Lot ! Oui parce qu’aujourd’hui je me rends dans le Lot, chez mes grand-parents. J’ai faim, je m’arrête dans une boulangerie pour acheter un truc à grignoter avant d’entamer les 20 derniers kilomètres. Petite brioche chèvre lardons qui passe bien 🙂
Un peu de chemins, un peu de routes et c’est l’heure ! L’heure de monter le mur que j’avais repéré sur l’itinéraire Google Maps.
Ça goutte
Pour bien faire, la chaleur est revenue en cette fin d’après-midi, entre 25 et 30 degrés. Je grimpe quelques mètres et mon GPS me fait prendre à droite, visiblement cela me fait couper un virage… La pente est encore plus raide et un chien se met à me courir après pour jouer… Pas tomber, pas tomber…
Plus haut, la pente s’accentue de nouveau mais sur un chemin bien pourri avec des ronces partout… Pas possible de pédaler sur ce coup… Je pousse le vélo. Au final je n’aurais pas dû écouter l’ami Garmin et prendre le virage. J’aurais parcouru un poil plus de distance mais me serais tellement moins fatigué 😕
Je reprends mon ascension, mon casque goutte tellement que je pourrais croire qu’il pleut. Mes bidons se vident vite. Le GPS m’envoie cette fois à gauche… De la merde ! Sérieux, il veut me faire prendre des chemins de rando hyper étroits… J’en reparlerais un peu plus loin de cet appareil… Je reste sur la route !
Enfin en haut ! Plus qu’une douzaine de kilomètres. J’arrive sur le village de Loubressac, je le connais déjà, c’est super joli, vraiment j’adore ce coin 🙂
Arrivé à destination après un bon 11h de balade, j’attaque la récup avec un gros morceau de saucisse sèche et un bon verre de Cahors. Faut ce qui faut 😉
Étape 3 – La courte
Grosse nuit de sommeil, petit nettoyage du vélo et je ne parle pas des bons repas ingurgités durant ces quelques heures de pause. Passage chez mon oncle et ma tante pour le café, déjà 16h, il est temps de se mettre en route !
Pour ce 3ème jour, j’avais initialement prévu d’être en pause mais Nadine, rencontrée sur l’Angélus Trail, m’a gentiment proposé de passer la nuit dans le gîte qu’elle tient avec son mari Alain à Vers, du côté de Cahors.
L’occasion de faire une petite étape tranquille, sans me presser et d’avancer un peu le programme du lendemain qui doit m’emmener à Grisolles dans le Tarn-et-Garonne.
De ce que je peux voir sur mon smartphone, j’ai environ 40km à parcourir et, même si le plus gros est passé, un peu de grimpette. Allez, c’est parti ! Ce n’est pas sans un petit pincement au cœur que je reprends la route et je me dis qu’un jour il faudra que j’arrive à rester plus de 24h au même endroit 😆
Au calme
Enfin des petites routes sans grande circulation ! Enfin des coins vraiment agréables pour se balader ! Enfin du calme ! Les kilomètres ne défilent pas vite aujourd’hui, je prends mon temps, je m’arrête régulièrement en plein milieu de la route pour profiter du silence dans ce paysage qui prend déjà des allures d’automne.
Des champs, des arbres, des murets en pierre, quelques villages inanimés, des panneaux de signalisation bien usés, on se croirait dans un autre temps. Le ciel couvert renforce encore ce sentiment.
De nouveau je ne m’entends pas avec mon GPS. Je préfères suivre l’itinéraire repéré sur la carte. Le petit Edge 820 Explore n’est alors pas foutu de calculer une nouvelle route, il se borne à me dire de faire demi-tour pour suivre son chemin. Merde ! En mai, il s’adaptait bien mais visiblement les dernières mises à jour l’ont rendu aussi con que les autres GPS… Par moment il à l’air de plier, je le suis de nouveau… J’ai tort… Cela me fait faire des kilomètres inutiles en plus…
Mine de rien, ça grimpe encore pas mal aujourd’hui. Je ne m’en rends pas toujours bien compte. Il y a surtout beaucoup de faux plats. Même si je ne voulais pas forcer cet après-midi, je me trouve bien lent et dans le dur…. c’est principalement la pente en fait.
Accélération
Je ne suis plus qu’à une quinzaine de kilomètres de mon point d’arrivée. Les côtes se font bien plus rares, je gagne en vitesse. Un peu moins de 10 maintenant, je m’apprête à aborder une dernière descente avant une section plate.
Elle dure plusieurs kilomètres et est extrêmement plaisante à descendre. J’admire les falaises de part et d’autres, je suis seul sur la route… enfin je vérifie régulièrement derrière moi qu’une voiture ne se pointe pas avant d’aborder un virage…
Aujourd’hui je me dis que ça aurait vraiment valu le coup d’avoir la caméra.
Sur ma lancée, je pédale comme un dingue une fois en bas. En fait je me suis fait une séance de fractionné jusqu’à l’arrivée 😆
Et voilà La Carderie, ce fameux gîte où je passerais la nuit. Je passe le ponton qui permet d’accéder au domaine, le bâtiment est beau et imposant, c’est aussi une salle de réception. D’ailleurs il y a un mariage ce soir et ils en sont à l’apéro. Forcement, planté au milieu du chemin sur mon vélo bardé de sacoches j’attire un peu l’attention en attendant que Nadine vienne me retrouver.
S’ensuit une belle soirée de discussions autour du dîner avant d’aller dormir quelques heures… Genre peut être 2 car le mariage était plus de l’ordre de la rave party avec de la techno bien grasse jusqu’à 5h du mat. On m’avait proposé de changer de pièce pour être plus au calme. Je n’ai pas voulu qu’on s’embête à tout déplacer et puis ça aurait été moins fun non ?
Ah, et puis sur cette 3ème étape c’est un total de 60km parcourus 😉
Étape 4 – La difficile
Réveil à 7h, je retrouve Nadine et Alain pour le petit déjeuner avant de profiter d’une visite des lieux. À l’origine une papeterie, La Carderie a ensuite été une discothèque avant d’être abandonnée et reprise par Alain en 2008. Il y a fait beaucoup de travaux pour en faire ce qu’elle est aujourd’hui et c’est vraiment top.
Il y a même une ancienne piscine dans un coin, un beau spot photo ! Allez, je vends l’info, l’Angélus Trail 2019 devrait y passer car un point de ravitaillement y serait installé. Et comme ce n’est pas loin du départ c’est une bonne option pour séjourner avant et après la course 😉
9h30, alors que certains invités du mariage ne sont toujours pas couchés, je suis prêt à repartir. Direction Grisolles avec une grosse centaine de bornes à bouffer mais d’abord, j’ai rendez-vous pour le café.
Quand c’est beau
La balade de la journée débute le long du Lot. Il fait frais, c’est joli, la route est plate, c’est super agréable ! J’apprécie vraiment ces premiers kilomètres. Dommage, je n’ai pas réussi à m’arrêter pour de belles photos.
J’arrive sur Cahors, je reconnais les derniers mètres de l’Angélus Trail ainsi que la Cathédrale. Plus loin, je passe par dessus le fleuve. J’aborde alors la N20, heureusement pas trop longtemps.
Rapidement je bifurque sur la droite en prenant pour direction : Le Montat. Il me faut alors grimper un peu et ça ne me manquait pas 😆
En haut, après déjà 25km parcourus, j’arrive chez Guillaume qui m’a invité via la page Facebook à boire un café. Lui aussi je l’avais rencontré sur ce trail du mois d’avril. Une petite pause sympathique 🙂
Quand ça chauffe
Je repars par de petites routes et le soleil, déjà bien monté, commence à se faire sentir. Petit arrêt crème solaire et j’avance tranquillement sur le haut du causse.
Il est temps de redescendre et d’en bas, j’aperçois quelques beaux villages en hauteur. En m’arrêtant le long d’un champ de maïs pour prendre en photo ce qui semble être au loin une basilique, me voilà attaqué par un frelon. J’ai remis les pieds sur les pédales à une vitesse 😆
Oh, un panneau “Route Barrée”, allez, en vélo ça passe. Plus loin j’arrive dans un village qui prépare ce qui doit être sa fête annuelle en plein milieu de la route. Ceci explique cela… Je mets pied à terre pour traverser tout ça et on me regarde bizarrement. De l’autre côté, en roulant, je croise quelques voitures qui passent comme si je n’étais pas là… L’autre panneau “Route Barrée” est encore quelques bornes plus loin… Bref, tu sens qu’ils font leur vie et qu’il ne faut pas les faire chier…
Ne me reste que 60km, enfin ça dépend des moments comme je me bats toujours avec mon GPS… Je commence à avoir faim, je crame au soleil, je ne trouve pas de coin d’ombre pour m’arrêter et je fais encore l’erreur de suivre les indications du petit écran pour me retrouver dans une fucking côte à la con.
Au bout d’un moment je finis enfin par trouver à me poser. Je m’arrête sous le préau d’un boulodrome, fait chauffer l’eau pour mon plat lyophilisé, profite de mon repas et m’installe pour une sieste. Sieste qui se fera sur fond de ball-trap… sérieux, ils ont tous décidé de me faire chier aujourd’hui ? 😆
Quand c’est dur
Il fait chaud cet après-midi ! J’en ai un peu marre de cuire sur ma selle aujourd’hui. Mais bon, il ne me reste qu’une petite quarantaine de kilomètres à parcourir, ça devrait être vite réglé.
J’entre dans Montauban, je me dis que ce n’est pas bien joli comme ville mais je suis content de voir un truc que je n’avais pas vu depuis longtemps : des pistes cyclables ! Oui oui, bien marquées et même séparées de la circulation un peu plus loin. C’est reposant de se sentir un minimum en sécurité 🙂
Tiens, c’est marrant, je retrouve la N20 sur laquelle je circulais le matin. Comme quoi j’ai dû suivre l’itinéraire le plus direct 😆
Mes bidons sont vides, je trouve à faire le plein dans une salle de crossfit. Je sens que la chaleur m’use et que le manque de sommeil se fait sentir. Mon genou droit tire de plus en plus, heureusement que s’en est fini du dénivelé.
Victoire ! J’atteins enfin le Canal de Garonne, la partie haute du Canal des 2 mers dont la basse est le bien connu Canal du Midi. Plus que 12km à rouler, coupé de toute voiture, tout droit, quasi à plat. Mais ces 12km de fin de parcours ils sont longs, surtout avec cette douleur au genou.
Le compteur affiche 107,29km quand je l’arrête une fois à destination. Pas la plus grosse étape depuis le départ mais peut être celle que j’aurais eu le plus de mal à terminer jusque là. La bonne nouvelle c’est que je pose le vélo pour au moins 24h. Demain c’est lundi et, comme sur le Tour de France, c’est jour de repos 😀
Jour de repos
Je suis donc à Grisolles, dans le Tarn-et-Garonne et le long du canal. Je suis chez Pauline et Erwan que je n’avais pas vu depuis 2 ans quand j’étais passé les voir durant mes dernières vacances. Nous sommes toujours dimanche et tu comprendras tout à l’heure pourquoi je considère que c’est déjà le début de cette journée de pause.
Pauline est absente. Nous la rejoindrons en toute fin de soirée dans un restaurant de la même chaîne que celui où je m’étais arrêté le premier jour. Comme ça on mangera sur place, d’ailleurs il n’y a que quand on se voit que je bouffe là dedans 😆
En attendant, et pour éviter à mon estomac de se cannibaliser, on fait chauffer des pâtes qu’on mange en glandant devant la tv.
Quelques hamburgers et un pot de départ plus tard, il est déjà genre 4 ou 5h du mat quand on se couche. Je suis complètement ko.
Journée courte
Nous sommes déjà en début d’après-midi quand j’ouvre les yeux. Dans la cuisine je trouve un morceau de gâteau chocolat caramel restant de la nuit. Autant à 3h du mat ça passait bien, autant là ce bombardage de sucre me défonce la bouche.
Il est temps de faire quelques courses pour le barbeuc du soir. J’ai pour projet de repartir de nuit et j’en profite pour aller en pharmacie me trouver de la bande de taping pour mon genou. Oui, ça aurait été plus simple d’emporter ma genouillère Epitact mais je m’étais dit que tout irait bien…
Moment tranquille autour d’une partie de Zombicide et on allume le feu pour faire griller les saucisses 🙂
La nuit s’installe, les moustiques nous défoncent, le temps de digérer et je reprends ma route… Pourquoi comme ça en pleine nuit ? Eh bien parce que je compte aller jusqu’au Bassin d’Arcachon d’une traite, soit 260km et aussi parce que j’en ai marre de la chaleur.
J’emprunte la tondeuse à barbe d’Erwan pour nettoyer la zone où sera collé le taping. Non je ne rase pas toute la jambe et oui, comme l’a dit un certain Maxime : “On dirait un chien qui sort de chez le véto” 😆
Tout est prêt mais je suis bien fatigué, je décide de faire une grosse sieste d’une heure avant de monter en selle…
Étape 5 – La très longue
Si j’avais prévu de démarrer vers 23h pour vraiment faire un max de route avant que la température n’augmente, avec la bonne heure les yeux fermés et le temps d’emmerger, c’est à 1h15 que je donne le premier coup de pédale.
La lune est pleine, la nuit est claire, déjà ça c’est top 🙂
Le genou tire un peu au début, pourrais-je aller au bout ? Je sais que je m’engage pour un bon 6h en nocturne sans grande possibilité d’assistance.
Si j’ai dans les 260 bornes à rouler, la première partie du parcours s’annonce relativement simple. Il s’agit de remonter le Canal de Garonne sur un peu plus de 100 kilomètres. Ce sera donc tout droit, plat et hors circulation.
Aussi, pour soulager le genou, j’adopte un rythme plus cool et préfère mouliner que forcer. Du moins pendant la 1ère heure et demie, après ça allait mieux et j’ai pu commencer à rouler plus vite.
Oh, je sens un truc humide arriver sur jambe… Le sol est sec pourtant… Bon bah je ne sais pas… 🙄
Alone In the dark
Un peu plus de 2h du mat, la piste me fait traverser je ne sais quelle ville entre quelques camping-cars et des bateaux. C’est éclairé, j’y vois bien et pourtant, peut être parce que je regardais les bateaux justement, je manque de voir cette espèce de masse noire sur la gauche de la bande bitumée. Cette dernière me fonce dessus quand j’arrive à sa hauteur. C’est un con de ragondin qui décide de passer sous ma roue arrière…
J’entends la chaîne claquer et m’inquiète tout de suite d’éventuels dommages sur le vélo. Je m’arrête pour vérifier ça et, à part un poil sur un rayon, rien. Tant mieux parce que j’aurais eu l’air malin sinon… 😆
De nombreux crapauds jonchent la piste cyclable. Les éviter sera mon occupation de la nuit. Le problème est qu’ils sont un peu de la même couleur que les feuilles mortes… Heureusement la lampe K-Lamp que je m’étais acheté est super efficace. D’ailleurs j’aurais pu rouler jusqu’au matin en la laissant sur la puissance intermédiaire, soit 1100 lumens, sans m’inquiéter du niveau de la batterie 🙂
Revenons-en aux crapauds. Le truc humide qui avait giclé sur ma jambe un peu plus tôt, ne serait-ce pas une de ces bestioles passée sous ma roue ? Va savoir…
Autrement je ne croise pas grand monde et certaines portions sans traces de vie seraient presque flippantes à traverser. La température n’est pas élevée et parfois des courants d’air plus froid viennent encore me refroidir un peu plus. Enfin je préfère largement ça au soleil qui me tape dans la gueule.
Need coffee
Pour me ravitailler en eau j’ai pu trouver des toilettes publics dans un village. Cela m’aura aussi permis de faire une pause technique tout confort 😆
Vers 4h, le coup de barre qui s’installait gentiment arrive à son point culminant. J’ai une envie de café pas possible mais va trouver ça de si bonne heure en pleine cambrousse… Je résiste à faire une sieste et continue d’avancer.
Je disais en début d’article que j’allais reparler de l’UTMB Bar de Overstim.s et c’est là, pendant ces heures difficiles, que j’en aurais croquer une. Consommée en 4 ou 5 fois, petit bout par petit bout, j’ai trouvé qu’à chaque fois elle me donnait un apport d’énergie conséquent. Impressionnant pour une si petite chose.
Bref, 1 grosse heure plus tard j’atteins Agen. Même si ça va déjà mieux, je repère un banc qui me semble confortable et m’y installe pour fermer les yeux 10 minutes.
Un peu plus loin je passe sur le Pont-Canal. Normalement il faut mettre pied à terre et pousser le vélo. Je fais mon rebelle et reste en selle après avoir pris quelques photos. Ce n’est pas comme si c’était l’autoroute à cette heure-ci.
Sunrise
Les premières lueurs du jour apparaissent. C’est super joli mais je sais que ça ne durera pas, que ça laissera vite place à la chaleur et que ça indique que je serais de moins en moins seul sur la route… Dommage, j’étais bien là.
Je profite à fond de ces deniers moments de calme et de ce paysage matinal. Là je me dis que c’est une des seules choses qui me manquent de quand j’étais chauffeur et que je démarrais très tôt.
Sur ma droite, les rayons du soleil passent à travers les troncs d’une peupleraie, c’est magnifique !
J’arrive à une base nautique. Il y a un bar, des tables de pique-nique, il est presque 8h, c’est l’heure du petit-déj. Pour cela aussi j’ai du lyophilisé et ce sera un muesli au chocolat ce matin 🙂
Oh, il me reste un stick de café… Bon bah ça fera l’affaire même si un bon expresso au bar serait plus agréable.
Elle aura fait du bien cette pause mais, en repartant, je sais qu’il ne reste que quelques kilomètres le long du canal et que la suite risque d’être moins agréable.
Grimpette
À peine quitté l’itinéraire en bord d’eau, une légère pente s’installe. Allez, les choses sérieuses reprennent…. Rapidement cette pente s’accentue et je sens aussi la chaleur qui monte.
10h, pause café ! Et un bon cette fois 🙂 Par contre, qu’on me le facture 1,30€ même à la campagne… Sérieux le cours de l’eau chaude a encore grimpé ou quoi…
Ce sont maintenant surtout des grosses départementales que j’emprunte avec le retour des bagnoles qui te frôlent en mode rien à foutre… Heureusement, 30km plus loin, après une ultime grosse montée, je trouve une piste cyclable à suivre pour les 100km restants.
Je suis maintenant en Gironde et me retrouve vite sur de grandes lignes droites bordées d’arbres. C’est chouette mais putain que c’est long. Surtout que le soleil commence à bien taper.
70km avant l’arrivée, je m’installe pour déjeuner et prépare le plat le plus calorique présent dans mes provisions. Un poulet Korma affichant 800kcal. J’enchaîne sur une mousse au chocolat… que je n’aurais jamais réussi à transformer en mousse… peut être ai-je mis trop d’eau ? Je ne sais pas… Bref, je l’ai bu et c’était bon quand-même 🙂
Achevez moi !
J’ai beau être entouré d’arbres, il n’y a pas ou très peu d’ombre sur la piste. Ça chauffe sévère et je regrette de ne pas être parti à 23h comme je l’avais pensé à l’origine. Ma progression ralentie et, en trouvant point d’eau fraîche avec une zone d’ombre, je n’hésite pas à m’allonger quelques minutes. Limite je pourrais rester là à attendre mais il reste encore de la distance à parcourir…
Tiens, le bitume est humide, aurait-il plu ? Des orages sont annoncés alors ce n’est pas impossible. Enfin quand c’est au soleil, c’est sec direct… Comme quoi il fait bien chaud…
Je commence à être vraiment dans le mal et sens que ça cogne dans la tête. Je fais un petit arrêt sur un banc pour refroidir quelques instants. Enlever le casque fait vraiment du bien. D’ailleurs, je me demande pourquoi je m’obstine à le porter alors qu’il me tient si chaud. Profiter de la sécurité de cette piste pour m’aérer le crâne aurait été une bonne idée non ?
À peine plus loin, j’ai limite envie de vomir. Le cocktail fatigue et chaleur fait bien son effet. Je pose le vélo contre un panneau et m’étend sur le bitume en utilisant mon sac comme oreiller.
J’entends une espèce de craquement et bim, un truc me tombe dessus. C’est un gland ! Merde c’est dangereux de rester là. Je ne sais pas si il est tombé tout seul ou si c’est un écureuil qui me canarde mais ça fait mal cette connerie 😆
Un brin de causette
Au moment où j’arrive à hauteur de Mios, je reçois un message de Rémi, un copain archer. Il fait aussi un peu de vélo et aurait été intéressé de m’accompagner un peu sur cette fin de trajet. On en avait parlé la veille mais c’est fou cette synchronisation avec le moment où je passe !
Il termine juste sa journée de travail et c’est avec son fourgon qu’il me rejoint sur la piste. Je suis alors en pleine discussion avec un autre cycliste qui m’a demandé si il roulait bien vers Biganos. Au final nous aurons passé pas loin d’une heure à causer tous les 3.
Une pause qui m’aura fait beaucoup de bien avant d’attaquer les 23 derniers kilomètres 🙂
La température n’est pas vraiment plus basse mais le soleil est déjà descendu un peu et tape moins fort. Plus j’avance et plus je vois le ciel se charger de nuages. L’orage approche, je dois me magner d’arriver !
Au sec
L’objectif est un camping sur la commune d’Arès. Je dois y retrouver Yves, que tu connais si tu suis ce blog depuis ses débuts, ainsi que Céline. N’ayant pas de tente, je dormirais dans la voiture ou dehors si au final ce n’est pas le déluge. Le but est de passer la soirée avec les potes, le confort c’est secondaire :p
L’accueil est enfin en vue ! Il est déjà quelque chose comme 19h ou 19h30, je ne sais plus. Je me présente au gérant et lui demande si il serait possible d’abriter ma monture dans le local où il stocke les vélos de location. Cela ne lui pose pas de problème mais, quand il me demande d’où je viens et depuis quand je roule, il me prend pour un barge suite à ma réponse.
Sa femme entre dans le bureau et il lui demande alors si n’y a un pas un truc dispo pour que je passe une nuit un peu confort. Ils me trouvent un mobil-home et me le propose à un tarif très correct. Franchement c’est grand luxe. Donc merci au Camping La Canadienne car j’ai vraiment bien dormi 🙂
Je retrouve les amis et on se rend au bar sur place pour l’apéro. Perso je prends une bière et une glace 😆
L’orage gronde et on sort en ville manger une pizza. Quelle galère pour trouver un resto ouvert et avec de la place… Sérieux, c’est compliqué de bouffer dans ce coin !
Étape 6 – La trompeuse
Suite à ce dîner correct mais sans plus, cette nuit tout confort et un petit déjeuner tous les 3, direction la piscine avant de repartir. Aujourd’hui j’ai le temps, seulement 40km au programme et c’est tout plat. Pas de bol, avec l’orage, il y a du nettoyage à faire et le bassin n’est pas accessible 🙁
Tant pis, je boucle les sacoches, me remet en tenue et me dirige vers la sortie. Le gérant m’explique d’une piste cyclable longe l’océan et est moins monotone que celle dans les terres. Cela ne devrait pas trop me rallonger et ça peut être sympa.
Si au départ tout était bien indiqué par les panneaux, à un moment ça a merdé et je ne trouvais pas comment rejoindre cet itinéraire. Le GPS non plus d’ailleurs… Du coup je décide de le rattraper plus loin et bordel qu’elles sont longues encore ces lignes droites… C’est une spécialité dans ce coin. T’as tellement l’impression de ne pas avancer.
C’est vraiment interminable pour regagner la côte et je commence à me dire qu’encore une fois je vais faire un max de rab…
Et merde
J’y suis, la fameuse piste cyclable qui longe l’océan mais depuis laquelle tu ne vois pas l’océan en fait 😆
Il s’agit de La Vélodyssée, c’est la route vélo qui va jusqu’à La Rochelle, ça sent de plus en plus le retour, la fin de l’aventure. Même si il fait moins chaud que la veille, ce n’est pas hyper frais non plus. C’est agréable d’être dans les pins mais je commence à regretter mon choix… Je me rallonge et en plus je me retape un peu de côte. Ce n’est pas grand chose mais je suis bien séché.
Un coin sympa se présente vers Lacanau et c’est parfait pour s’arrêter manger. J’aurais un peu moins de 20 kilomètres à faire ensuite, facile !
Mouais… enfin bon… quand le GPS te demande de grimper des dunes c’est tout de suite moins simple… Je le remet en mode route et… oh chouette encore quelques kilomètres de plus.
Aussi je trouve que mon pneu avant est un poil mou. J’y remet un peu d’air. Ça sent la crevaison lente. Je verrais une fois arrivé.
Le dernier effort
Je traverse la Réserve Naturelle de l’Étang du Cousseau. C’est vraiment sympa comme coin mais ça grimpe… Je n’en peux plus des côtes… Par contre le truc qui me fait marrer ce sont les panneaux de limite à 10km/h. Sérieux… les gars qui ont posé ça ils sont déjà montés sur un vélo ou bien ? J’irais même plus vite en courant…
Sorti de là, je me dirige maintenant vers le Domaine de Bombannes. Je ne connaissais que de nom car une Somad y est organisée. C’est en fait la partie sud du Lac d’Hourtin et c’est là que je vais pour rejoindre Laurence sur un autre camping.
J’y arrive péniblement. 62km kilomètres dans les pattes au lieu de 40, je suis vraiment dépouillé aujourd’hui et, ce que je ne savais pas, c’est que c’était la fin du voyage…
Jour de repos bis
Plus qu’une dernière étape de 140km pour rentrer à la maison et j’hésite entre repartir le lendemain dans l’après-midi ou le vendredi matin sous les étoiles. J’opte pour la seconde solution en me disant que je pouvais bien profiter d’une journée “de vacances”.
Ça fait du bien de se poser, de passer une nouvelle nuit correcte, de prendre son temps le matin…
L’après-midi nous allons au lac pour nous amuser d’une structure gonflable. C’est le même matos que l’obstacle aquatique de la Izenah Xtrem mais avec beaucoup plus de modules. On se paye une heure là dedans et c’est vraiment fun.
Du moins ça l’était jusqu’à ce que je glisse et que ma jambe gauche tombe entre 2 morceaux. Sur le coup j’ai senti une douleur au genou. Rapidement ça allait mieux même si en nageant je sentais bien une gêne.
En sortant de l’eau, je boitte un peu mais rien de méchant. Je m’inquiète quand même que ce soit une entorse. Le soir ça va plutôt bien jusqu’au moment de se coucher où le simple poids de la couette sur le genou me fait un mal de chien.
Moralité : toujours s’en tenir au programme d’origine 😆
Fin du game
Je laisse quand même le réveil à 4h du mat mais je dors mal. Plus ça va, plus je sens que je ne pourrais pas pédaler. Ça sonne, c’est l’heure. Je sors du lit et peux à peine plier la jambe. Je tente de marcher un peu. La nuit est magnifique mais c’est mort, je ne pourrais pas partir…
Après 860km parcourus, il fallait que je m’autorise une journée de plus à la cool pour réussir à me faire mal. C’est vraiment trop con non ?
Le retour se fera donc en voiture avec le vélo dans le coffre et sur une autoroute tellement blindée que je serais rentré plus vite en pédalant 😆
Enfin c’est comme ça… La boucle ne sera pas bouclée… Qui sait… Peut être que si je m’étais engagé sur cette dernière étape je me serais fait déglingué par une bagnole. Peut être est-ce un mal pour un bien ?
Fait chier parce que là je m’étais bien reposé, les cuisses allaient beaucoup mieux, je les aurais bien bouffé ces quelques kilomètres 🙁
BikePacking Trip #1 | J’ai kiffé
Même si j’ai eu des passages difficiles et que la fin n’aura pas été celle escomptée, j’aurais bien kiffé cette aventure. Ça aura souvent été en express mais j’aurais vu pas mal de choses, traversé de nombreux paysages et pu passer voir des gens que je ne vois pas souvent.
Avec les longues distances, ça laisse le temps de se retrouver avec soi même, d’être vraiment tranquille et aussi de se tester, d’en apprendre encore un peu plus sur soi.
Si c’était à refaire, et ce sera à refaire, je pense que je partirais avec moins de bouffe. C’est super pratique mais avoir le stock pour la semaine ça prend de la place et ça fait du poids. Le but sera aussi d’éviter le sac à dos. Il n’est pas si gênant que ça mais il tient chaud et sur la durée, il se fait sentir.
Aussi je ferais sûrement des étapes plus courtes pour faire autre chose que pédaler et profiter un peu plus des coins traversés… Quoi que… J’ai bien aimé quand même de devoir parfois en chier toute la journée… ce côté défi 🙂
Surtout je prendrais le temps de préparer un minimum l’itinéraire pour éviter les grosses routes, la circulation et moins me battre avec le GPS 😆
Investir dans du matériel de couchage pour camper est aussi une idée. Ça permettrait de se poser dans des coins bien pépères et de gagner encore en liberté.
Pourquoi pas aussi partir à plusieurs. Enfin j’ai pas mal de choses en tête pour les prochaines fois.
Et puis sur le vélo, il faudra que je vois pour affiner les réglages de la selle, ou même carrément la changer, histoire d’effacer certaines douleur et pouvoir mieux enchaîner les bornes.
Ainsi s’achève l’article le plus long que j’ai pu écrire pour ce blog. À l’heure où je tape ces derniers mots, cela fait 2 semaines que je travaille dessus quand j’ai un le temps entre le boulot et le reste. J’espère que sa lecture t’aura plu et, peut être pourrons-nous bientôt partager quelques kilomètres ensemble ? Ce genre de voyage à vélo ça te dit ?
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