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Ultra Trail d’Angkor 2020

Ultra Trail d’Angkor 2020

Aller courir à l’autre bout du monde, en voilà une idée plutôt sympathique non ? Une idée que tu as peut être déjà eu d’ailleurs ! Et, si cet autre bout du monde est le Cambodge, eh bien l’Ultra Trail d’Angkor permet de la concrétiser !

Proposant de courir de 16 à 128km tout en prenant sa dose de vitamine D en admirant les temples d’Angkor, l’évènement offre des courses adaptées à chacun. Mais, ce petit coin d’Asie du sud-est n’étant pas la porte à côté, il est intéressant de planifier un voyage de plusieurs jours incluant un peu de tourisme. Ainsi, la course choisie fera office d’activité sportive du séjour 😛

Bref, pour ma part j’étais engagé sur la plus grande distance et je vais ici partager mes impressions sur cette course. Uniquement sur la course hein ! Mes balades cambodgiennes sont le sujet d’autres articles et vidéos 😉

L’Ultra Trail d’Angkor

C’était le 18 janvier, il faisait encore nuit à 4h du matin lorsque quelques 160 autres coureurs et moi nous élancions entre les flambeaux alignés sur cette zone herbeuse proche de la Terrasse des Éléphants et du Temple de Bayon. De magnifiques édifices qui restaient alors cachés dans l’obscurité et dont il ne serait possible de profiter de la beauté qu’une fois revenu par ici.

Repasser sous cette arche signifiant alors une fin de course pour les coureurs du 64 kilomètres nommé Bayon Trail et la mi-parcours pour ceux de l’Ultra Trail d’Angkor. Ces derniers pourraient alors y passer quelques instants pour se reposer, se nourrir, se changer… avant de repartir pour une seconde boucle de la même distance mais sur un parcours différent.

Le tracé des autres courses est également sur cette première partie, l’arrivée est à la même place et ce sont donc simplement les lieux de départs qui sont plus loin. Cela permet aux coureurs des plus longues distances de trouver un peu plus de compagnie en cours de route 😉

Si je partais avec l’idée de parcourir 128km, je n’en aurais fait au final que 64. Je reviens là dessus un peu plus bas mais te propose d’abord de développer les différents aspects de cette course. Aussi, je t’invite à regarder ma vidéo de cet Ultra Trail d’Angkor pour revivre au mieux cette aventure !

Avant la course

Première chose à faire pour pouvoir courir, retirer son dossard ! Cela se faisait à l’hôtel où j’avais pris mes quartiers donc pas trop de chemin à faire.

Celui-ci est donné dans un sac à dos à cordons, tu sais genre pour mettre tes chaussures. Chose appréciable, il est dans une matière plus résistante que d’habitude et genre imperméable 🙂

Avec lui : de la paperasse, une boisson en gourde souple fournie par un partenaire, déjà un t-shirt sans manches, un bracelet pour la navette et des jetons à échanger contre soupes et bière.

Avant le départ, il était possible de déposer un sac avec des affaires de rechange pour la mi-course ou simplement la fin de course en fonction des parcours. Cela se passe sous une tente et chacun fait sa vie. Pas de numéros sur les sacs, pas vraiment quelqu’un pour gérer le truc ou surveiller par la suite. Une dame distribuait des rubans à nouer sur les sacs fournis pour les différencier si ils étaient utilisés.

Sur le coup ça m’a fait bizarre mais, on a remarqué que, dans ce pays, les vols n’ont pas l’air courant et même chose entre coureurs, donc bon… tout s’est bien passé 🙂

Une chaleur écrasante

Arrivé en milieu de semaine au Cambodge et bien que la température était déjà élevée, je trouvais la chaleur supportable. Mais, rapidement, j’ai senti une augmentation du nombre devant “°C” pour que l’on arrive au point culminant du thermomètre pour la course 😆

Nos organismes tout juste débarqués de notre hiver français, si doux pouvait-il être sur ce coup, ne sont pas habitués à cette cuisson rapide. Je sais que le mien est particulièrement sensible à la chaleur et là, je n’ai sans doute pas eu le temps de m’acclimater suffisamment. Enfin… je ne suis pas sûr que plus d’acclimatation m’aurait changé la vie 😛

Oui j’ai eu extrêmement chaud et ça m’a carrément déboîté la gueule ! Pour moi c’était la véritable difficulté de l’épreuve.

Déjà au départ il faisait chaud. Il y avait de l’humidité aussi mais je m’attendais à pire de ce côté là. Au petit matin, avec le soleil commençant à dépasser de l’horizon, le vent se lève et amène un peu de fraîcheur. J’ai l’impression que c’est un peu tous les jours comme ça au Cambodge, du moins en cette saison.

Et puis l’astre brillant s’élevant, la chaleur augmente drastiquement. Heureusement il y a toujours un peu d’air et aussi parfois un peu d’ombre. Je ne sais pas quelle était la température exacte. Christophe Le Saux qui termine second du 128km parle de jusqu’à 36°C à l’ombre… Ce n’est pas impossible…

À la tombée de la nuit, la température redevient de nouveau très acceptable. Mais j’avais remarqué qu’il y avait toujours une augmentation de l’humidité durant 2 ou 3 heures qui s’installait un peu plus tard avec la montée d’une espèce de brume étouffante. Je ne sais pas si ça aura été le cas cette nuit là… surtout sur le parcours plutôt qu’en ville…

Un parcours magnifique

Ce qui fait venir sur l’Ultra Trail d’Angkor c’est sans doute l’envie de découvrir son magnifique parcours dont les passages proches des temples d’Angkor sont largement mis en avant dans la communication.

Tout commence par quelques foulées dans un morceau de la Terrasse des Éléphants avant de suivre des pistes en forêt ou plus dégagées. Visiblement nous croisons un premier temple au 10ème kilomètre, voir d’autres avant… dommage, de nuit on ne peut pas vraiment en profiter.

Parfois un peu de bitume sous les pieds mais surtout de la piste et des chemins. De temps en temps avec du sable mou bien usant, tantôt très rectiligne et dur pour le moral. On traverse aussi des villages et, au lever du soleil, voyons s’activer la vie de ces derniers. Tout du long, y croiser le sourire des habitants nous regardant passer, surtout ceux des enfants. Des instants magiques !

Ascension de la colline de Phnom Bok et découverte du temple à son sommet. Traversées de rizières, les pieds au sec ou dans l’eau à se dire qu’il doit y avoir de sympathiques bestioles qui traînent. Passages autour de quelques magnifiques temples dont la vision fait oublier quelques instants le soleil brûlant. Vues d’énormes papillons ou d’arbres somptueux. Rencontre avec un singe pour se divertir. Cet Ultra Trail d’Angkor est un véritable spectacle vivant qui se joue au gré des kilomètres parcourus.

La variété de paysages fait plaisir et le parcours est loin d’être monotone… Du moins pour ces premiers 64km. Visiblement la suite est surtout constituée de passages en forêt, de lignes droites interminables et avec beaucoup de sable.

Par contre, si tu t’attends à passer dans les temples, ce n’est pas le cas ! Ce serait compliqué d’ailleurs. L’idée est donc de prendre ensuite un ou plusieurs jours pour les visiter 😉

Balisage de qualité

Bien qu’il y ait eu une sorte d’égarement de groupe après 5 ou 6 kilomètres pour un virage loupé, il faut le dire, le balisage était impeccable ! Que veux-tu, il y a quelqu’un qui a merdé et tout le monde a suivi en mode mouton 😆

De nombreuses rubalises parfois placées très proches et même en forme de flèche ou avec élément réfléchissant si besoin, du monde pour indiquer certains changements de direction, quelques marquages au sol… Bref ! Il fallait le faire pour se planter.

De la sécurité

L’organisation de l’Ultra Trail d’Angkor est française et le nombre de bénévoles pour un événement de cette taille n’est pas énorme. Du coup, sur le parcours, ce sont principalement des policiers que l’on rencontre pour nous indiquer la route à suivre et vérifier que tout se passe bien. Cela donne un certain sentiment de sécurité. Certains sont à un point fixe, d’autres passent en moto.

Cependant, je pense que cela représentait surtout pour eux le boulot de la journée. Certains semblaient à peine nous regarder passer et ne pas trop comprendre ce qu’on foutait là à courir comme des cons sous le soleil 😆

J’ai eu parfois la même impression dans certains villages ou sur les ravitos gérés par leurs habitants. Je ne suis pas sûr que la course à pied soit trop dans la culture cambodgienne. Faut dire que les locaux ont sûrement mieux à faire de leur journée, genre gagner leur vie, que de nous encourager à verser plus de sueur.

Clairement, il ne faut pas venir sur l’Ultra Trail d’Angkor en s’attendant à trouver une ambiance de feu niveau spectateurs. Mais d’un côté c’est ce qui fait le charme du truc et qui permet d’être plus déconnecté de la réalité et profiter à fond du parcours.

Des ravitaillements pauvres

Les ravitos constituent pour moi le gros point noir de cet événement. Je partais en connaissance de cause et avec de quoi faire sur moi mais ça reste très décevant quand même.

Point positif de l’histoire, ils étaient placés tous les 8 à 10 kilomètres sur la première partie du parcours. Enfin à l’exception des 2ème et 3ème espacés d’une quinzaine de kilomètres. Sur la deuxième moitié c’était tous les 12. Cela permettait de s’assurer de trouver de l’eau régulièrement. Il y a d’ailleurs même eu un ou plusieurs points d’eau intermédiaires.

Au menu on avait donc : de l’eau plate et une boisson isotonique gazeuse genre limonade parait-il, des bananes, des dattes, des chips de fruits et… c’est tout… rien de vraiment consistant que ce soit salé ou sucré… perso je ne suis pas fruits donc je n’avais rien à becter…

L’eau était la plupart du temps dispo bien fraîche et ça faisait du bien. Quand elle l’était moins, j’y trouvais parfois un arrière goût désagréable… Était-ce à cause du traitement à l’ozone ? D’une bouteille laissée un peu trop au soleil ? De mon état de fatigue avancée ? Va savoir ! Tu verras dans la vidéo que je détaille un peu plus le sujet des bouteilles 😉

Ce qui est sûr, c’est qu’à un moment l’eau plate j’en avais marre et que j’aurais kiffé une bouteille d’eau gazeuse. Chose rare au Cambodge j’ai l’impression et je n’ai pas réussi à en acheter en cours de route. J’ai par contre craqué pour un coca devant un temple car je voulais des bulles et un truc différent. Je n’aime pas particulièrement ce soda et après la première gorgée je regrettais déjà mon achat… 😆

J’aurais sans doute dû essayer de m’acheter un bol de riz ou truc du genre car mon estomac réclamait un gros repas. À mi-parcours, seule de la soupe était servie. Beaucoup apprécient la chose, perso je ne suis pas fan. J’ai bien essayé mais les pousses de soja voilà voilà 😛

D’après le guide remis avec le dossard on aurait aussi dû avoir un truc chaud à manger au kilomètre 32… visiblement ce n’était que sur le papier… Et, même si ça avait été le cas, il aurait été bon de le prévoir également au 96ème.

Pas simple de se poser

Toujours au sujet des ravitaillements, quelques chaises étaient dispos. Pas beaucoup mais cela semblait suffire pour la quantité de coureurs. Par contre, rien pour essayer de faire une sieste, chose délicate sur le parcours. Le Cambodge n’est sans doute pas un pays où il est conseillé de se coucher à même le sol à cause de quelques bébêtes qui pourraient passer par là.

Croiser un banc ou autre support pour s’offrir quelques minutes de repos fut chose rare. Seuls quelques matelas étaient à dispo à mi-course. D’ailleurs, ceux-ci étant sous une tente, j’étais inquiet de me retrouver allongé dans un véritable four. Tu parles ! L’orga y avait installé de gros ventilos et on y était super bien 🙂

Enfin bon, tout ça pour dire que de mettre quelques zones repos de plus serait intéressant pour gérer au mieux sa fatigue.

À un moment j’ai bien pensé tenter de squatter un hamac mais pas évident de demander. Christophe Le Saux l’a fait, dans ceux des policiers. Je n’avais pas songé à cette option et je la retiens pour plus tard 😉

Autres petits trucs

La zone d’arrivée qui constitue également la base vie pour le 128km n’est pas super ambiancée mais est bien foutue. On y trouvait par exemple un stand massages avec kinés. Dommage par contre qu’il ferme en fin d’aprem le samedi. Les coureurs de la plus grande course ne peuvent donc en profiter qu’à mi-parcours. Perso je n’ai pas pris le temps d’y passer 🙁

Autrement, on y trouvait des toilettes régulièrement nettoyés. Note qu’il n’y en a pas d’installés sur le parcours mais qu’au niveau de certains temples tu peux en trouver qui sont impeccables et avec des robinets et lavabos parfaits pour se rafraichir un peu 🙂

À l’arrivée, chacun avait droit à sa médaille finisher ainsi qu’à un second t-shirt sans manches.

J’ai préféré arrêter cet Ultra Trail d’Angkor

Prendre la décision de rendre son dossard n’est pas chose aisée. C’est souvent un moment compliqué où tout se chamboule dans la tête. Surtout quand on n’est pas blessé, qu’on tient toujours debout… Pourtant c’est la décision que j’ai prise à mi-parcours de cet Ultra Trail d’Angkor.

La première moitié de course a été difficile avec la chaleur. Dès le 15ème kilomètre je commençais à avoir mal au crâne. Un mal de crâne que je connais bien, du genre à avoir le cerveau qui cogne sur les bords… Cela m’arrive quand je suis desséché, particulièrement si il fait chaud. Ça peut durer très longtemps même après avoir fini… Je n’y avais pas eu droit depuis longtemps et je savais que ce n’était pas bon. Ça rendait le fait de courir plutôt du genre extrêmement désagréable mais bon…

Aussi, je n’avais pas réussi à dormir avant le départ et j’ai eu un gros coup de mou au 50ème. Là j’ai craqué mon joker, le gel caféine Overstim.s et ça a fait le taf… Tellement que je n’ai pas réussi à dormir à la base vie 😆

Ah ! Et mon estomac qui criait famine aussi… J’avais beau m’enfiler quelques barres, c’est un gros repas qu’il me fallait…

Autrement mes jambes étaient toujours là. Je n’avais pas de douleurs ou quoi. Je m’étais d’ailleurs bien préparé pour la distance, pas de souci là dessus.

Mauvais départ et gestion

Clairement, je pense que j’ai un peu merdé mon hydratation sur les 10/15 premiers kilomètres. J’avais beau boire toutes les 4 à 5 minutes, je n’ai pas dû le faire en quantité suffisante. Je m’en suis rendu compte au moment de faire le plein au ravito.

Bref ! J’ai alors levé le pied et tété un peu plus pour remettre les choses en ordre. Quand j’ai vu plus loin que mes bras étaient secs, je me suis dit que je ne transpirais plus et que voilà quoi…

Là, il était difficile de courir mais j’essayais de trotter encore un peu dès que possible. Je relâchais dès que je sentais le cardio monter trop haut. J’avais déjà vécu ça sur l’Ultra Marin et je savais comment le gérer.

Plutôt que de forcer pour finir rapidement la première boucle, j’ai fait les 5 derniers kilomètres en marchant avec un autre coureur. Marche à un bon rythme mais qui me permettait de récupérer en vue de la suite.

Durant ces 64km, j’ai eu des moments où je songeais à m’arrêter à la moitié. En plus, ce qui est difficile sur cette course c’est de déjà rejoindre la ligne d’arrivée pour repartir. Avec le regain d’énergie durant ces minutes de marche l’envie d’aller au bout grandissait de nouveau.

L’heure du repos

Me voilà à la base vie après pas loin de 10h30 de course. Je vais chercher de l’eau et voir si il y a un truc sympa à becter… Loupé, que de la soupe… Direction la tente repos, je récupère mon sac, trouve un matelas libre, chose facile, il n’y a pas grand monde. Je commence par me nettoyer un peu avec des lingettes et tente une sieste en attendant que Laurence et Sophie arrivent comme je sais qu’elles ne sont pas si loin derrière.

Impossible de dormir, j’ai la dalle, j’éclate un paquet de noix de cajou, tape 1 barre, j’ai toujours la dalle… Toujours impossible de dormir, être allongé me provoque des crampes sous le pied droit… Ouais va comprendre… 😆

Les copines arrivent, j’échange quelques mots avec Laurence et retente 30min de sieste… Je prends mon temps car, si je repars, autant le faire quand le soleil commencera à moins taper.

Déjà 1 grosse heure que je suis là, je cogite pas mal pour la suite…

Peser le pour et le contre

Ce serait long de continuer à te raconter ça et je ne sais même pas si je saurais le retranscrire correctement alors faisons simple :

Après plus de 3h sur place à me demander ce que j’allais faire, je décide d’en rester là. Mentalement je suis ok, physiquement je suis toujours déshydraté mais il y a du mieux et je tiens parfaitement debout. Mon ventre n’est toujours pas plein mais ça peut se corriger en route. L’envie d’y aller est là et pourtant j’arrête.

Les 64 prochains kilomètres sont à priori moins intéressants avec principalement de la forêt, pas mal de sable sous les pieds et des lignes droites interminables. Ça prendrait peut être 9h, peut être 12h… Tout dépend de si je suis capable de courir correctement ou non. Si il me fallait majoritairement marcher ce serait vraiment long et chiant.

Mon corps manque toujours de flotte mais je ne pisse pas marron double densité comme je m’y attendais. C’est un bon point ! En repartant c’est quitte ou double, soit je finis de me dessécher et ce n’est pas forcement sans conséquences soit je finis par me remettre bien et youpla c’est la fête.

Sur Instagram, 99% d’entre vous me disaient des trucs comme : “ne lâche pas”, “tu n’es pas allé jusqu’au Cambodge pour t’arrêter là”, “t’en es capable”… Dans le 1% restant il y a ma mère qui s’inquiétait 😛

Je n’ai rien à prouver ni à me prouver. J’en ai vu d’autres et je sais que je suis capable d’aller au bout. Il fallait alors se poser les bonnes questions : Qu’est-ce que faire ces 64 kilomètres de plus va vraiment m’apporter ? Est-ce intéressant de voir et de filmer des arbres de nuit pendant 10h ? N’est-il pas mieux de profiter correctement du reste du séjour ?

Alors oui, encore maintenant j’ai une pointe de regret quant au fait de ne pas avoir fini ces 128km, de ne pas être allé me chercher plus que ça. Surtout que je sais que c’était un peu “maintenant ou jamais”. Mais, concrètement, l’avoir fait n’aurait pas changé ma vie.

Continuer n’aurait pas apporté grand chose à la vidéo sauf en cas de fight avec des chiens errants ou si il fallait survivre à une morsure de cobra ou piqûre de scorpion si j’avais finalement tenté une sieste au sol comme un guedin. Peut être aussi que je me serais écroulé comme un con cause fatigue, déshydratation complète et tout.

Le Cambodge c’est loin, je n’aurais peut être pas l’occasion d’y retourner de si tôt. Le plus important n’était-il pas de pouvoir profiter à fond des 2 ou 3 jours restants ? En repartant et en finissant à 6 ou 8 heure du mat j’aurais probablement passé quasi tout mon dimanche à pioncer plutôt qu’à profiter de bons moments entre amis.

Le truc con c’est que si le parcours ne m’avait pas ramené une fois au départ, je ne me serais même pas posé la question et aurait continuer. Et, si la course avait été en France je serais sans doute reparti, là j’ai joué la sécurité et cherché à voir plus loin.

Finisher du Bayon Trail plutôt que de l’Ultra Trail d’Angkor

En rendant mon dossard à ce stade de l’épreuve, je suis considéré comme finisher du Bayon Trail, le 64km. J’ai donc droit à la médaille et au t-shirt sans pour autant apparaître dans un quelconque classement.

Le taux d’abandon sur l’Ultra Trail d’Angkor est élevé et ce geste de l’organisation fait forcement plaisir à celles et ceux qui rendent le dossard. De mon côté je trouve ça sympa mais je ne cours pas après les colliers ni les t-shirts finisher qui débordent de plus en plus de mon armoire.

C’est cool pour faire quelques photos, il est clair qu’en m’arrêtant là je ne suis pas moins méritant que les coureurs du 64km pour ce qui a été fait mais, au fond de moi, je ne me considère pas comme finisher. J’ai abandonné, je n’ai pas fait le taf pour lequel j’avais signé, walou.

Quoi qu’il en soit, j’ai passé un bon moment et, même si j’ai morflé, j’ai kiffé le parcours !

L’Ultra Trail d’Angkor est à faire !

Comme partout, il y a des choses à améliorer pour cet Ultra Trail d’Angkor, principalement au niveau des ravitaillements. Pourquoi pas aussi un départ du 128km au coucher du soleil en partant d’abord sur la seconde boucle pour ensuite voir du monde et des belles choses sur la deuxième partie de course.

Mais autrement c’est une aventure exceptionnelle, magique ! Tu en prends plein les yeux et humainement c’est super. Tant par la découverte de la vie au Cambodge, des brefs échanges de sourires avec les locaux, tant par le contact avec des coureurs venus de partout. Parfois il n’est même pas possible de discuter car on ne parle pas la même langue mais juste de courir côte à côte c’est top.

L’Ultra Trail d’Angkor a aussi une dimension humanitaire. Celle-ci est mise en avant via la communication de l’évènement mais est peut être moins visible une fois que l’on est passé en mode coureur. N’empêche qu’elle est là et que c’est très bien ! 😀

Aller courir au Cambodge représente un petit budget… enfin limite c’est pas plus cher que de courir un Ironman… mais c’est une option à considérer en intégrant la course au cours au milieu d’une ou deux semaines de vacances. En plus, si tu n’aimes pas le froid de l’hiver, tu auras l’impression de vivre un bel été durant quelques jours. Les formalités pour se rendre dans ce pays sont vraiment simples et, sur place, on s’en sort pour pas trop cher (sauf les visites où ça douille un peu).

J’y retournerai sûrement, soit pour finir le boulot, soit juste pour continuer de découvrir ce pays. Et toi, l’Ultra Trail d’Angkor ça te tente ? Ou peut être une autre course à l’étranger ?

Remerciements

Je ne peux boucler ce gros article sans quelques remerciements ! Si j’ai pu faire ce voyage et prendre le départ de cette course c’est grâce à :

  • Overstim.s : La marque de nutrition sportive française basée en Bretagne dont j’ai consommé une partie de la gamme durant mes 64km et même avant au cours de la préparation (et même encore avant…). Tu peux d’ailleurs découvrir leurs locaux, la fabrication des produits et tout ça en vidéo.
  • Stoots : Les lampes frontales Made In France. Légères, solides, puissantes, autonomes… Du matos de qualité et plein d’efficacité que j’utilise depuis longtemps. Test de la Kiska 2 sur le blog et découverte de la marque sur Youtube.
  • Les Tipeurs : Peut être que tu en fais partie ? Toutes les personnes qui ont fait un petit don sur Tipeee. Que ce soit 1€ une fois ou régulièrement, que ce soit davantage, tout mis bout à bout permet de financer des déplacements, du matériel…
  • Les lecteurs et viewers : Le blog et la chaîne Youtube n’existent que parce que toi et tous les autres êtes là pour en consulter les contenus. C’est cela qui permet à la base de pouvoir faire avancer les choses, nouer des partenariats pour grandir encore et toujours… Et l’utilisation des liens d’affiliation permet également de financer quelques trucs.

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La vidéo de l’Ultra Trail d’Angkor


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À propos de l'auteur

Julien

Webmaster, testeur, youtubeur.... En gros il est souvent derrière le PC sauf quand il a l'arc à la main ou les baskets aux pieds. Le bestiau fait 1m82 pour 78kg et chausse du 48... oui oui ça fait grand.

6 Commentaires

  1. Fabrice Humbert

    Bonjour Julien,
    Dommage pour ton abandon, mais sage décision, je suis tombé par hasard sur ton blog et je viens de lire que tu n’avais pas trouvé d’eau gazeuse, et bien moi j’ai découvert au 30e km une bouteille d’Aquarius prise par hasard dans les bassines remplies de glace, et j’ai trouvé ça super bon, tant au gout, qu’à l’efficacité, j’ai rangé mes flasques dans mon sac et je prenais à chaque ravito 2 bouteilles d’eau et 1 d’Aquarius, je me suis mouillé tout le long des 64km, et oui, je m’étais inscrit sur le Bayon Trail. Dommage que le départ ne soit pas plus tôt, j’ai vraiment apprécié les 2 premières heures dans la fraîcheur de la nuit (24°), sinon d’accord avec toi, pas grand chose de solide aux ravitaillements, j’ai testé les bananes, mais sans succès … les tranches séchées étaient meilleures, mais on ne tient pas 128km avec ça … bon heureusement que les paysages sont magnifiques.

    Réponse
    • Julien

      Hello Fabrice,
      Merci pour ton message.
      J’ai bien vu ces bouteilles mais ça ne m’inspirait pas. Pas trop fan des boissons toute prêtes indiquées isotoniques. J’avais peur que ce soit trop sucré aussi. À tort peut être ?

      Réponse
  2. LORENZON

    Salut ! On a fait un petit bout de chemin ensemble au lever du jour avant que tu ne t’arrêtes un peu car les maux de tête commençaient. Je suis tombé sur ton blog en cherchant des photos … d’ailleurs, puis-je en intégrer certaines dans un petit montage que je vais faire rapidement ? Je laisserai le logo.
    Bravo pour ta course et la sage décision d’arrêter … même si des regrets, tu en auras toujours, il faut accepter le choix que tu as fait dans le feu de l’action. Si ça peut te rassurer, la fin est effectivement très chiante !!!! Oui, de grosses lignes droites interminables, beaucoup de sable et la toute fin de nuit qui n’en finit pas avec mille petits détours inutiles … je me demande d’ailleurs pourquoi sur certaines portions ! Peut-être pour atteindre les 128, alors que je finis à 131 ! Perso j’en ai bavé comme jamais … problème d’alimentation ! Depuis 2 ultras ça me fait ça … dégoût des aliments puis des boissons sucrées et même de l’eau ensuite. Rien mangé quasiment sur la 2e moitié, rien ne passait ! Même l’eau finissait par passer difficilement, vomi 2 fois. D’accord sur le fait que le gros point noir sont les ravitos … nuls et toujours pareil !! J’ai failli m’arrêter au ravito du 106e km puis j’ai décidé de dormir une demie-heure (heureusement j’avais de la marge sur les délais). Pu remanger un tout petit peu. Redormi un peu plus loin. C’est comme ça que j’ai réussi à finir mais quel calvaire !!! 0 plaisir sur la fin. J’avais abandonné sur un ultra à l’île Maurice il y a 2 ans à cause du parcours plus compliqué que prévu et même dangereux mais j’en ai encore des regrets … et ça m’a poussé à finir au Cambodge même si comme tu l’as bien dit, à un moment, on a rien à prouver ni à se prouver. Bonne récup et bravo pour ton récit sympa et bien conforme aux sensations vécues !
    Ciao.

    Réponse
    • Julien

      Hello Fred,
      J’attaque le montage de la vidéo, enfin là du teaser pour faire patienter. Je suis justement sur le lever du jour et je vais voir si je retrouve ta tête car souvent on oublie de se présenter pendant la course 😛
      Pour les photos why not, contacte moi par mail pour qu’on voit ça car si tu prends direct sur le blog c’est en basse définition et dans une vidéo ça risque de faire bien crade.
      Perso sur la première partie j’ai eu une phase où je n’arrivais plus à boire ni manger mais c’est revenu au dernier ravito. Si j’avais réussi à faire une sieste je pense que je serais reparti direct pour le coup. Mais bon, en ayant stoppé là j’étais plus vite à boire une bière et le lendemain on a pu se lever à une heure correcte pour profiter de la journée 🙂
      Félicitations pour être allé jusqu’au bout ! À te lire tu as bien dérouillé !

      Réponse
  3. Laurent

    Quelle aventure !!! Bravo et respect ?
    L’abandon est (souvent) une sage décision pas facile à prendre. Dans ce cas, la raison doit l’emporter (il ne faut pas inquiéter sa maman ??)
    Merci pour le partage, les photos ?
    Vivement la vidéo ??
    PS : pour les tiroirs qui débordent de tee-shirts, rappelle toi la solution proposée par OuiRun La Rochelle ??

    Réponse
    • Julien

      Ah oui ! Tu fais bien me rappeler que je peux amener mes t-shirts à Ouirun. Avec tout ça j’avais zappé 😛
      Il faut que je revois les dates.

      Réponse

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